Voile à la crèche : licenciement confirmé

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avec AFP , modifié à
Les prud'hommes ont validé le licenciement pour "faute grave" de la salariée d’une crèche.

Il y a deux ans, l’employée de la crèche associative Baby Loup à Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, avait été renvoyée pour "faute grave" parce qu’elle avait insisté pour venir voilée au travail. Lundi, le conseil des prud'hommes a validé ce licenciement qui avait fait polémique.

"Insubordination caractérisée et répétée"

Le conseil des prud'hommes a retenu "l'insubordination caractérisée et répétée" de la salariée pour justifier son licenciement. Le règlement intérieur de la crèche dont elle était la directrice-adjointe interdit en effet le port de signes religieux au nom du principe de "neutralité".

La décision des prud'hommes a été saluée par les dirigeants de la crèche. "C'est une victoire pour les laïcs et un soulagement pour Baby Loup", a commenté Me Richard Malka, l’un de leurs avocats.

La Halde se contredit

Ce licenciement avait aussi provoqué des remous au sein de la Halde, la Haute autorité de lutte contre les discriminations. Au printemps, le service juridique de l'institution avait pris la défense de la salariée licenciée dans un premier avis. Mais la nouvelle présidente de la Halde, Jeannette Bougrab, s'était ensuite emparée personnellement du dossier et avait pris le parti des dirigeants de la crèche au nom du respect du principe de laïcité. D’autres personnalités, comme la philosophe Elisabeth Badinter ou Sihem Habchi, la présidente de Ni putes ni soumises, avaient elles aussi apporté leur soutien à la crèche.

La crèche Baby Loup, installée dans un quartier difficile, est l’un de rares établissements de ce type à être ouverts 24 heures sur 24. Une condamnation pour licenciement abusif, potentiellement coûteuse, était très redoutée.