Viols au parloir : peine maximale pour les parents

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avec AFP , modifié à
L'enfant de 4 ans à l'époque des faits a été violé à de multiples reprises, notamment au parloir d'une prison.

Peine maximale pour le couple "sado-masochiste". La mère et le beau-père d'un garçon âgé de 4 ans à l'époque des faits, jugés pour avoir violé l'enfant à de multiples reprises, notamment au parloir d'une prison, ont été condamnés mercredi par la cour d'assises du Bas-Rhin. Le couple a écopé de vingt ans d'emprisonnement pour des faits de viols, actes de pénétration, complicité de viol et agressions sexuelles sur mineur de moins de 15 ans par ascendant.

Un placement dans un centre surveillé. Ce jugement est conforme aux réquisitions prononcées par le parquet. L'avocat général a également obtenu du jury, "de façon tout à fait exceptionnelle", la rétention de sûreté assortie d'un suivi sociojudiciaire. Sabrina Bonner, 25 ans, et Lionel Barthélémy, 31 ans devront donc s'astreindre à ce suivi pendant une durée maximale de 5 ans. De son côté, le petit garçon, aujourd'hui âgé de 8 ans, est placé en foyer, selon L'Alsace.fr.

Les avocats de la mère font appel. "La peine est d'une rigueur exemplaire, proportionnelle à la gravité des faits commis", a commenté l'avocat de la partie civile, Me Yannick Pheulpin. Il s'est particulièrement félicité du "retrait total de l'autorité parentale" décidé par la cour.

Me Dominique Bergmann, l'avocat de la mère, a pour sa part reconnu que "les faits sont graves". Il estime toutefois que la peine est excessive, car équivalent pratiquement à "un verdict d'infanticide". La défense de la mère a donc immédiatement fait part à la presse de son intention de faire appel. L'avocat de Lionel Barthélémy a indiqué de son côté qu' "on s'attendait à ce verdict". Il a regretté "que l'altération du discernement de son client n'ait pas été prise en compte".

Elle filme ses agressions avec son téléphone. Au cours du procès, Sabrina Bonner a reconnu s'être livrée elle-même à plusieurs viols et agressions sexuelles sur son fils, entre 2009 et 2010. La mère de famille a en effet infligé à son fils des actes de sadomasochisme poussés, allant jusqu'à filmer avec son téléphone portable les agressions, pour les envoyer ensuite à son compagnon en détention. "Le comportement de Sabrina Bonner n'est même pas celui d'un animal à l'égard de son enfant", a estimé l'avocat général.

Le beau-père à l'origine des fantasmes pédophiles. Quant à Lionel Barthélémy, c'est un grand gaillard à la tête rasée, doté d'un tempérament violent et faisant preuve de "froideur affective" selon les psychiatres. "C'est un sadique à l'état pur", résume Gilles Delorme. C'est lui qui a d'ailleurs incité Sabrina Bonner à se livrer à des actes de sévices sexuels. "Les fantasmes pédophiles viennent de Lionel Barthélémy, mais Sabrina Bonner ne présentait pas d'inhibition à les pratiquer", selon le docteur Jean-Pierre May.

Un fils "sacrifié sur l'autel des délires pervers". C'est donc sans présenter aucune résistance que la mère de famille a accepté de bander les yeux de son fils et de le maintenir pendant que son beau-père le violait. La scène s'est déroulée lors d'une visite au parloir à la prison de Toul, où le beau-père purgeait une peine de trois ans pour des violences sur son ex-compagne. Le couple avait d'ailleurs pris la précaution de recouvrir les vitres du parloir de sacs plastiques pour que personne ne puisse voir la scène.

"Vous êtes à mille lieues d'être une victime, Madame Bonner" a plaidé pour la partie civile Me Pheulpin. "Et vous êtes à mille lieues de savoir ce qu'être une mère implique", a-t-il lancé. Et de conclure : "Sandrine Bonner a sacrifié son fils sur l'autel de ses délires pervers et de son plaisir égoïste."