392 pages entièrement consacrées à la terrible nuit du 23 décembre 1888 où Vincent Van Gogh perdit le lobe de son oreille gauche, c'est la somme du travail de deux chercheurs allemands qui ont planché dix ans sur le sujet. L'Histoire a retenu que le célèbre peintre aurait commis ce geste fou avec une lame de rasoir, à la suite d'une énième dispute avec son ami, Paul Gauguin. Un geste préfigurant le suicide de l'artiste, sept mois plus tard et immortalisé par des autoportraits où il porte un bandage sur l'oreille mutilée.
Or voici que Hans Kaufmann et Rita Wildegans, deux universitaire de Hambourg, accusent Paul Gauguin d'avoir agressé son ami avec un sabre cette fameuse nuit, ce qui expliquerait, selon eux, sa fuite précipitée à Paris. Une information relayée par Le Figaro. Van Gogh se serait tu pour protéger son ami. Une thèse que les historiens viendront défendre le 17 juin à Bâle où une grande exposition consacrée aux paysages de Van Gogh vient de s'ouvrir.
Que croire ? Ni la lame de rasoir ni le sabre (jeté dans le Rhône, selon la nouvelle théorie) n'ont été retrouvés. Pascal Bonafoux, le spécialiste français de Vincent Van Gogh, n'y croit pas du tout. Il explique pourquoi à Thierry Geffrotin.