Valls réorganise la police marseillaise

Manuel Valls a annoncé vendredi une réorganisation des services de police et l'arrivée de renforts le 1er novembre à Marseille.
Manuel Valls a annoncé vendredi une réorganisation des services de police et l'arrivée de renforts le 1er novembre à Marseille. © Reuters
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Frédéric Frangeul , modifié à
Le ministre de l’Intérieur a pointé vendredi la nécessité d’un meilleur "contrôle hiérarchique".

Il est "indispensable de renforcer le contrôle hiérarchique" dans la police marseillaise. Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, a profité d’un déplacement à Marseille vendredi pour présenter la nouvelle organisation de la police dans la cité phocéenne, éclaboussée par la mise en examen de 15 fonctionnaires de la BAC nord depuis une semaine pour une affaire de corruption présumée. Et ce, alors que des voix dénoncent le rôle qu'aurait joué par la hiérarchie pour étouffer cette affaire.

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"La BAC fonctionnera sous un nouveau schéma"

Vendredi matin, la création d'une seule brigade anti-criminalité à Marseille a été confirmée. "L'état-major de la BAC unifiée prend ses fonctions aujourd'hui. Dès lundi, la BAC réorganisée fonctionnera sous un nouveau schéma", a déclaré le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), Pierre-Marie Bourniquel.

"L'organisation des patrouilles sera renouvelée", a expliqué Manuel Valls, précisant que 120 renforts de police arriveront le 1er novembre dans le cadre des mesures annoncées à l'issue du comité interministériel à Matignon le 6 septembre sur la criminalité marseillaise. Trois commissaires viendront également renforcer chaque secteur de police dans la ville, en charge du judiciaire.

Il faut "renouveler le mode d'organisation", assure Manuel Valls :

La responsabilité de la hiérarchie en question

Cette nouvelle organisation survient alors que des doutes apparaissent désormais sur le rôle exact de la hiérarchie policière marseillaise dans l’affaire de corruption présumée de membres de la Bac. Selon le site internet du Point vendredi, une enquête du cabinet d'audit et de discipline menée par Pascal Lalle, alors directeur départemental de la sécurité publique, avait conduit en 2009 à écarter les soupçons de corruption portés contre les fonctionnaires de police par un responsable associatif.

Or, selon l’hebdomadaire, Pascal Lalle n’a pas respecté la procédure dans ce dossier. Au lieu de faire appel au cabinet d’audit et discipline de la sécurité publique, il aurait dû saisir Jacques Dallest, le procureur de la République, comme la loi l’y obligeait. Le procureur ne sera saisi par l’IGPN qu’en novembre 2011, ce qui lancera l’enquête préliminaire qui a conduit aux récentes gardes à vue.

Valls met en garde contre les "rumeurs"

De son côté, Manuel Valls s'est refusé à donner tout crédit à cette version des faits. "Je mets en garde contre les rumeurs, les informations, les mauvais coups, qui consistent à tout salir pour déstabiliser", a-t-il fait valoir vendredi.

"Je renouvelle ma confiance à l'égard de M. Lalle, qui est un grand policier, qui a fait un travail de grande qualité, qui a réorganisé la police", a-t-il insisté