Une 2e journée de solidarité ? "De l'injustice"

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Joseph Thouvenel, de la CFTC, critique la proposition d'une seconde journée de solidarité.

Une seconde journée de solidarité pour aider les personnes âgées et handicapées ? L'idée est de Jean-Pierre Raffarin, le père de la journée de solidarité, mais elle fait grincer des dents. Pour Joseph Thouvenel, secrétaire général adjoint de la CFTC, l'instauration d'une autre journée ne ferait qu'"ajouter de l'injustice à l'injustice".

Une journée qui repose "uniquement sur les salariés"

Selon lui, le principe de la journée d"e solidarité repose sur une inégalité entre les Français. "La taxe repose uniquement sur les salariés.. (...) On oblige un smicard (...) à travailler une journée sans être rémunéré - pour la solidarité nationale - alors que dans le même temps, on ne demande rien à Madame Bettencourt pour la solidarité nationale. On ne demande rien aux cardiologues, aux gros producteurs de blé de la Beauce, on ne demande rien à celui qui vit de ses rentes, aux retraités richissimes...", s'est-il indigné sur Europe 1.

"Ajouter de l'injustice à l'injustice" :

Joseph Thouvenel se dit donc contre une seconde journée qui reposerait sur le même principe que la première. "Là où Jean-Pierre Raffarin a raison, c'est qu'on a un problème pour financer la solidarité pour les personnes âgées et handicapées. Mais la solution est claire : chacun doit participer et faire un effort en fonction de son revenu et de sa richesse", a estimé le leader syndical.

"Ceux qui ne sont pas salariés pourraient contribuer"

L'idée ne déplaît pas à Marie-Anne Montchamp. Lundi soir sur Europe 1, la secrétaire d'Etat en charge des solidarités et de la cohésion sociale a estimé que "ça fait partie des éléments qui permettraient, si on devait recourir à une deuxième journée de solidarité, de réformer utilement ce dispositif, qui lui donnerait une assiette plus large et qui se serait sans doute mieux comprise et plus équitable". "On pourrait considérer que ceux qui ne sont pas salariés mais qui travaillent pourraient aussi contribuer, je pense aux professions libérales", a-t-elle indiqué.

Toutefois, encore aucun décision n'a été prise, a souligné Marie-Anne Montchamp, "tant que nous n'avons pas fait l'ensemble des consultations". "Les décisions seront prises à l'automne au moment de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale", a-t-elle précisé.