Un truand corse arrêté par hasard à Paris

C'est un flagrant délit de la BAC sur un vol dans une voiture qui est à la base de l'interpellation.
C'est un flagrant délit de la BAC sur un vol dans une voiture qui est à la base de l'interpellation. © MAX PPP
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avec Guillaume Biet , modifié à
INFO E1 - Le suspect, "Rachid le Corse", a été involontairement piégé par un voleur de voitures.

>>L'INFO. C'est dans des circonstances rocambolesques que la police judiciaire parisienne a mis la main sur un suspect qui échappait aux policiers depuis des années. Surnommé "Rachid le Corse", cet homme proche du milieu du grand banditisme a été interpellé presque par hasard lundi matin en plein cœur des beaux quartiers de Paris.

Tentative de vol dans un 4x4. Selon les informations recueillies par Europe 1, tout est parti de l'arrestation en flagrant délit par la BAC d'un jeune homme qui tentait de voler un sac dans un 4x4 en stationnement, rue du Faubourg Saint-Honoré. A l'intérieur du sac, les policiers découvrent stupéfaits deux perruques et un pistolet Colt 45, une arme de gros calibre.

Alertée sur le profil du propriétaire de la voiture, la police judiciaire demande le renfort de la BRI, la brigade anti-gang de la police judiciaire, pour mettre en place une surveillance autour du véhicule. Quelques heures plus tard, quand le conducteur du 4x4 Mitsubishi apparaît, il est aussitôt arrêté alors qu'il portait sur lui un pistolet semi-automatique chargé.
 
Un arsenal impressionnant chez lui. Les enquêteurs perquisitionnent alors son appartement situé quelques mètres plus loin, juste en face d'un grand commissariat du VIIIe arrondissement de Paris.

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© REUTERS

Chez le suspect et dans différents locaux dont il avait l'usage, les policiers ont saisi un arsenal impressionnant : des armes longues (Kalachnikov, fusil de tir de précision), des pistolets automatiques de gros calibres, des grenades, des pains d'explosifs, mèches lentes, munitions, chargeurs, gilets pare-balles... Cet arsenal aurait pu servir à commettre des braquages ou à perpétrer des règlements de comptes entre malfaiteurs.

En marge du grand banditisme corse. "Rachid le Corse" a donc été placé en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression du banditisme (BRB) au même titre que sa compagne et le frère de celle-ci, tous deux gérants d'un bar à vin corse situé près de l'appartement perquisitionné. Face aux enquêteurs, l'homme au physique athlétique reste pour l'instant muet, reconnaissant simplement que les armes et matériels saisis lui appartiennent, selon les informations recueillies par Europe 1.

A l'issue de quatre jours de garde à vue, les trois personnes interpellées dans cette affaire devraient être présentées vendredi matin à un magistrat, en vue d'une mise en examen.  De leur côté, , les experts de la police technique et scientifique vont minutieusement examiner les armes pour savoir si elles ont pu servir dans certaines affaires et si elles portent d'éventuelles traces ADN ou empreintes digitales. Connu des services de police depuis plus de 15 ans, "Rachid le Corse" est apparu ces dernières années en marge de plusieurs dossiers du grand banditisme corse. Mais il n’a été mis en cause que deux fois pour des affaires remontant aux années 90, un port d’arme illicite et des destructions par explosif en Corse. Ces quelques antécédents anciens prouvent, selon les policiers, son « habileté à passer entre les mailles du filet ».