Un père d’origine afghane jugé pour avoir tué sa fille

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Il aurait été victime d’"un syndrome dépressif profond après être retourné en Afghanistan", a expliqué son avocat.

Shah Fakir comparaît depuis mardi devant la cour d’assises du Puy-de-Dôme. Ce Français d’origine afghane est accusé d'avoir tué sa fille, Najillah, de trois coups de fusil. A la barre mardi, il a reconnu avoir "perdu sa fille". Mais sans pouvoir expliquer son geste. "Je ne me souviens de rien, de rien du tout", a-t-il déclaré.

Seule piste pour expliquer ce drame : l’histoire personnelle de cet immigré. Shah Fakir était un ingénieur de haut rang à Kaboul, un ancien proche du commandant Massoud, le principal opposant aux talibans tué juste avant les attentats du 11-Septembre. "C’est un homme qui va connaître un syndrome dépressif profond après être retourné en Afghanistan. Il va se rendre compte qu’il y a là-bas beaucoup de drames et il va s’imaginer qu’il est responsable de ces drames, vus les choix politiques qu’il avait faits à un moment donné", a expliqué son avocat, Me Canis.

Le 8 avril 2007, le jour de la mort de Najillah, à Cournon, près de Clermont-Ferrand, "j’avais la tête lourde", a expliqué mardi Shah Fakir aux jurés. "Je pensais à tous ces morts, là-bas en Afghanistan et je me disais pourquoi est-ce que nous on est encore vivants. A un moment, je suis tombé dans un état incontrôlable, je me suis senti coupable et tout d’un coup j’ai détesté ma famille", a-t-il ajouté.

Des amis de Najillah ont assuré de leur côté que la jeune fille, âgée de 26 ans, était victime de harcèlement. "Cette fois, c’est terminé, je n’ai plus de famille, je veux être libre", avait-elle écrit dans un message adressé à l’une de ses sœurs quelques jours avant sa mort. Le verdict est attendu mercredi soir.