Un "climat islamophobe" en France

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Les musulmans de France, réunis par l’UOIF, se sentent de plus en plus stigmatisés.

Fouad Alaoui, président de l'UOIF, deuxième mouvement représentatif des musulmans en France et réputé proche des Frères musulmans, a fustigé un "climat islamophobe galopant" dans l’Hexagone. Des déclarations qui interviennent à l’occasion de la 27ème rencontre des musulmans de France, organisée par l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), au Bourget, en Seine-Saint-Denis.

"Un coup, c'est le halal, un coup, c'est le voile"

"Un coup, c'est le halal, un coup, c'est le voile. Chaque semaine on parle de l'islam dans les médias mais jamais de façon positive", regrette ce jeune homme aux cheveux gominés et à la barbe fine. "Le musulman aujourd'hui est devenu le maillon faible. Les prétextes ne manquent pas pour le pointer du doigt : hier, le hidjab, (...) aujourd'hui, le voile facial", a égrené le président de l'UOIF, Fouad Alaoui.

Un sentiment partagé par les visiteurs venus passé quelques heures au salon. "Je suis fier d'être français et je me sens aussi français qu'un Français de souche, mais j'ai l'impression qu'une islamophobie se développe en France", a confié Ichem Charni, 34 ans, chauffeur de taxi à Paris et participant aux rencontres.

L’identité nationale en cause

"On nous juge trop sans nous connaître!" soupire aussi Samira Moumine, 35 ans, arborant un voile vert clair et portant une large veste noire. "Tout le monde en France pense que les femmes voilées sont soumises, malheureuses. Il faut faire la part des choses", plaide cette mère de famille, qui a profité de la 27ème rencontre pour acheter des vêtements amples et des jeux en arabe pour ses enfants.

Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM, organe représentatif de l'islam), Mohamed Moussaoui, a, lui, déploré une "forme de crispation" nourrie par "les débats sur l'identité nationale, le voile intégral, la votation suisse sur les minarets". Pour Mohamed Moussaoui, "l'immense majorité des musulmans de France aspire à vivre sa spiritualité dans le strict respect des valeurs de la République" et souhaite que "leur pratique religieuse soit perçue comme un des éléments de leur liberté individuelle".