Servier risque une facture salée

Le laboratoire Servier, qui a commercialisé le Mediator, pourrait devoir indemniser les victimes du médicament sans l’aide de ses assurances.
Le laboratoire Servier, qui a commercialisé le Mediator, pourrait devoir indemniser les victimes du médicament sans l’aide de ses assurances. © MAXPPP
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avec Fabienne Le Moal , modifié à
Les assureurs ne rembourseront pas les victimes du Mediator s’il est reconnu comme coupe-faim.

Pas question de payer à la place de Servier. Les assureurs du laboratoire pharmaceutique refusent d'indemniser les victimes du Mediator si le médicament est reconnu comme coupe-faim. Depuis 1997 et l'affaire de l'isoméride, les anorexigènes sont en effet exclus des risques assurés.

Servier, seul à payer ?

Or, le rapport remis par l'Igas le 15 janvier dernier place clairement le Mediator dans cette catégorie. Conséquence : le laboratoire Servier, qui s'est déjà dit prêt à participer à un fonds d'indemnisation, pourrait être le seul à mettre la main à la poche.

Les victimes du Mediator demandent à être indemnisées rapidement. Pour Christian Saout, qui préside un collectif d'associations de patients, le laboratoire doit être fixé rapidement. "La seule solution, c'est de faire des indemnités provisionnelles, avec des sommes que Servier a consignées à la Caisse des dépôts et consignations et avec un barème selon la gravité des atteintes", demande-t-il sur Europe 1.

Accélérer les indemnisations

Le ministère de la Santé veut lui aussi aller vite. Parmi ses pistes de réflexion, la possibilité d'indemniser les victimes du Mediator à travers un organisme déjà existant, comme celui qui indemnise les victimes d'accidents médicaux.

Il s'agit dans les deux cas de premières indemnisations, comme cela avait été le cas dans l'affaire des irradiés d'Epinal, avant que les procédures judiciaires en cours n'aboutissent.