SNCF : des problèmes d'entretien en série

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Mélanie Taravant et
ENQUÊTE E1 - L'accident de Brétigny a mis au jour les nombreux problèmes de maintenance.

Et si les problèmes de maintenance de Brétigny étaient la partie émergée de l'iceberg ? Selon une enquête d'Europe 1, les problèmes d'entretien des voies se multiplient à la SNCF. Outre la catastrophe ferroviaire du 12 juillet dernier, d'autres trains ont déraillé cet été, notamment à Lyon et à Saintes. Et une fois encore, c'est une grossière erreur de maintenance des roues qui a provoqué ces déraillements.

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Des essieux travaillés à l'envers. Les problèmes d'entretien se concentrent sur les essieux qui ont été mal réparés puisqu'ils ont été meulés à l'envers. En résumé, les employés de maintenance chargés d'affuter le métal ont travaillé l'acier dans le mauvais sens. Résultat : des nombreux essieux sont complètement déformés. Des erreurs que personne n'a remarqué, et ce pendant des mois.

L'atelier de Courbessac pointé du doigt. Les erreurs sur les essieux ont été commises à l'atelier de Courbessac, prés de Nîmes, qui répare les essieux des trains Corail pour toute la France. Il s'agit de l'un des quatre centres chargés de la maintenance des essieux en France. Plus de 1.000 essieux défectueux sont sortis de l'atelier sans problème et ont été remontés sur les trains. Les véhicules sont ainsi repartis rouler comme si de rien n'était.

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Les essieux défectueux changés selon la SNCF. L'essieu n'a donc pas été réparé, jusqu'au déraillement d'un TER, à Lyon, en juin dernier. C'est cet incident qui a permis de donner l'alerte. Du côté de la direction de la SNCF,  on explique que tout est rentré dans l'ordre, qu'il n'y a rien d'inquiétant et que tous les essieux mal façonnés ont été changés.

Des problèmes d'effectif à la SNCF. Mais cette affaire pose évidemment encore une fois la question de la maintenance sous pression à la SNCF. Dans cet atelier d'essieu, par exemple, 30% des ouvriers sont des contrats précaires, en intérim ou en CDD. Autre problème : ils sont rarement formés aussi sérieusement que les cheminots aguerris. Des cheminots qui dénoncent la course à la productivité. A Courbessac, les effectifs ont été divisés par deux en sept ans.