Renault : "il pleurait tous les soirs"

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avec Fabien Cazeaux , modifié à
Sylvie, la veuve d'Antonio B. qui s’était suicidé, se souvient des difficiles conditions de travail.

Antonio B., un ingénieur en informatique de 39 ans, père d'un garçon de 11 ans, s'est jeté en octobre 2006 du cinquième étage du bâtiment principal du Technocentre Renault de Guyancourt. Jeudi, la cour d'appel de Versailles a retenu une "faute inexcusable" contre le constructeur automobile. Pour Sylvie, la veuve de la victime, c’est un soulagement.

"Il travaillait le jour, la nuit"

Le rythme de son mari, juste avant le drame, "c’était presque 100 heures de travail par semaine. Il travaillait le jour, la nuit, il ne dormait plus que deux heures par nuit, il pleurait presque tous les soirs", se souvient Sylvie.

Pire, son mari vivait avec le "sentiment qu’aucune faute ne leur serait pardonnée [par Renault, NDLR]. C’est ce qu’il répétait sans arrêt", rappelle-t-elle.

"Leur faute à eux ne leur est pas pardonnée", se félicite désormais Sylvie :

La reconnaissance d’une "faute inexcusable" est une notion juridique qui suppose une responsabilité civile pour Renault. Le constructeur automobile devra notamment assumer le coût de la rente à laquelle a droit Sylvie, équivalente au salaire de son mari.