Qu'est devenue Leonarda ?

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avec Jean-Sébastien Soldaïni , modifié à
JUSTICE - Le tribunal de Besançon doit se prononcer mardi sur le retour de la famille Dibrani en France.

Leonarda et ses proches seront-ils autorisés à revenir en France ? Le tribunal administratif de Besançon doit se prononcer mardi sur la question. Les huit membres de la famille Dibrani ont été renvoyés au Kosovo en octobre dernier. L'expulsion de la collégienne, interpellée dans un car scolaire, avait fait grand bruit à l'époque. Si bien que François hollande avait proposé le retour de Leonarda, "mais seule". Trois mois plus tard, l'adolescente vit toujours avec sa famille au Kosovo. Europe 1 vous raconte ce qu'est devenue sa vie depuis.

>> Mise à jour, 9h50 : Le rapporteur public du tribunal administratif de Besançon prône le rejet des requêtes déposées par la famille de la jeune Kosovare Leonarda Dibrani pour obtenir un titre de séjour en France.

"On ne va pas à l'école, on ne fait rien". Depuis 15 jours, la famille de Leonarda vit en plein centre de Mitrovica, la capitale du Kosovo. Tous occupent un nouvel appartement, plus grand que le précédent, avec trois chambres, une pour Leonarda et ses sœurs, les deux autres pour ses frères et ses parents. La jeune fille affirme que ce logement est intégralement payé par la mairie.

Pour le reste, elle assure que leur situation n'a pas changé. "On ne va pas à l'école, on ne fait rien. On s'ennuie. On regarde la télé, il n'y a rien à faire d'autre", résume Leonarda au micro d'Europe1.

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"Mes parents n'ont pas trouvé de travail". La jeune fille confie également sa peur de sortir en raison de l'exclusion dont elle se dit victime. "On a peur de sortir. Les gens nous regardent bizarrement. Ils nous disent : 'on ne veut pas de gitans ici'", déplore la jeune fille.

famille de leonarda

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Quant à la situation de ses parents, elle ne s'est pas améliorée depuis leur arrivée au Kosovo, regrette Leonarda. "Mes parents n'ont pas trouvé de travail. Mon père a demandé du travail, mais les gens de la mairie lui ont répondu : 'on n'a pas de travail pour les Albanais, on ne va pas en avoir pour toi non plus'", raconte-t-elle.

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La famille Dibrani dans le besoin. Résultat : la famille vit dans le besoin. "On n'a pas d'argent, on ne peut rien faire sans argent. Ça fait quatre jours qu'on n'a pas mangé. Depuis trois mois, il n'y a personne du ministère qui est venu pour nous demander si ça allait. On n'est pas suivi comme avant", dénonce Leonarda.

La jeune fille espère donc que le tribunal administratif leur accorde le droit de revenir en France, où elle a gardé quelques contacts, son petit ami, ses professeurs et les quelques personnes qui se sont occupées d'eux au moment de leur expulsion. Europe 1 a pu joindre l'un d'entre eux, il dit avoir reçu un appel de la jeune fille, il y a trois semaines. Elle lui réclamait de l'argent expliquant que le gouvernement kosovar voulait expulser la famille de son logement.

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