Procès repoussé pour l'accro au sexe et au jeu

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Ce malade de Pakinson, âgé de 51 ans, pointe du doigt un médicament du laboratoire GSK.

Denis Jambart sera-t-il finalement indemnisé ? Le tribunal de grande instance de Nantes a repoussé jeudi d'une semaine son jugement. A 51 ans, ce malade de Parkinson accuse le médicament Requip, issu du laboratoire GSK, de l'avoir rendu accro au sexe et au jeu. L’homme, qui avait refusé une indemnisation de 30.000 euros de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux, réclame 450.000 euros de dommages et intérêts au laboratoire et à son ancien neurologue.

Le patient reproche à GlaxoSmithKline, le deuxième plus gros laboratoire pharmaceutique au monde, de ne pas avoir prévenu des effets secondaires du Requip. Avant 2006, la notice ne mentionnait aucun effet indésirable.

"La boîte de Pandore"

Denis Jambart et ses deux avocats angevins, Gérard Marot et Antoine Béguin, qui avaient fait le déplacement, ont souligné que depuis l'audience du 1er février, "plusieurs centaines" de personnes s'étaient adressées à eux pour se plaindre d'effets secondaires similaires.

"C'est un dossier très compliqué, on peut comprendre que la justice souhaite un délai supplémentaire", a déclaré Me Béguin. "Parfois, c'est bien pire que le cas de M. Jambart, il y a des gens qui sont en prison pour des agressions sexuelles, des suicides. On a ouvert la boîte de Pandore", a ajouté l'avocat.

10.000 euros par mois

En 2003, ce conseiller municipal, père des deux enfants, a soudainement été sujet à l’hypersexualité, lorsqu’il a pris ce médicament dans le cadre de son traitement contre la maladie de Parkinson. Il est devenu aussi accro aux jeux sur Internet.

"J’ai commencé à jouer jusqu’à 10.000 euros par mois, j’ai même dû emprunter de l’argent et après il a fallu que je vole des cartes bancaires à mes voisins mais aussi à des clients dans les supermarchés", avait-il raconté à l’ouverture du procès, fin janvier, sur Europe 1.

Huit tentatives de suicide

"J’ai perdu environ 100.000 euros, ce qui m’a valu huit tentatives de suicide et deux séjours en psychiatrie", avait aussi confié le patient, soulignant qu’il a vécu "un enfer qui a détruit notre vie. Ca a été un tsunami pour nous".

Ses troubles du comportement ont immédiatement cessé lorsqu’il décide en 2005, d’arrêter son traitement. Sept expertises médicales ont établi le lien de cause à effet entre le médicament et la conduite compulsive du patient.