Pourquoi toute une classe a raté le bac ?

Les élèves de première S du lycée Saint-Paul de La Ferté-Bernard, dans la Sarthe, s'estiment floués par les corrections de l'épreuve de français.
Les élèves de première S du lycée Saint-Paul de La Ferté-Bernard, dans la Sarthe, s'estiment floués par les corrections de l'épreuve de français. © Maxppp
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Marion Sauveur avec François Coulon et AFP , modifié à
Les parents d'élèves d'un lycée privé de la Sarthe réclament une seconde correction.

"On est tous en colère". Les parents d'élèves d'une classe de première S du lycée Saint-Paul de La Ferté-Bernard, dans la Sarthe, contestent les notes obtenues par leurs enfants à l'épreuve anticipée de français du baccalauréat. A l'examen, la classe a obtenu une moyenne de 6,9 alors que durant l'année scolaire elle s'établissait à 12,9.

"L'anonymat n'aurait pas été respecté"

"Les têtes de classe ont eu 4/20 alors que d'habitude ils ont 15, 16 voire 18/20. Sur 23 élèves, 21 ont en-dessous de la moyenne et deux ont 10", détaille sur Europe 1 Bénédicte Marchais, la mère de Gaétan, qui caracolait à 15/20 en moyenne toute l'année en français, et qui s'est retrouvé avec une note de 8/20 au bac.

Les parents estiment que non seulement les notes ne reflètent absolument pas le travail que les élèves ont fait toute l'année, mais ils mettent aussi en cause les correcteurs de l'épreuve. "L'anonymat des copies n'aurait pas été respecté. On ne leur a tout simplement pas demandé de rabattre le coin de leurs copies sur leurs noms", déplore l'une des mères de famille.

Les élèves de première ont passé l'examen au lycée public voisin de leur établissement Robert Garnier. Et, note l'un des parents, les lycéens du public et du privé n'avaient pas été mélangés lors de l'épreuve.

"Beaucoup de questions se posent", écrit sur Facebook  l'un des parents contestataires. "Pourquoi toute la classe a-t-elle été affectée à un seul et même jury alors que tous les autres candidats sont répartis dans les jurys par ordre alphabétique ? Le fait qu'ils appartiennent à un établissement privé est-il la cause de ce 'saquage' en règle", s'interroge-t-il.

Une vérification entamée

Les parents des élèves qui s'estiment floués veulent "juste avoir les copies, savoir ce qui s'est passé" et réclament une seconde correction. Ils ont pour cela saisi le rectorat de Nantes, qui a assuré de son côté que "l'anonymat a bien été respecté".

Toutefois, une vérification a été engagée. "Il nous faut retrouver 46 copies sur les 20.000 produites dans l'Académie (10.000 dans chaque épreuve) pour les premières S", a-t-il expliqué. Les vérifications porteront d'une part sur leur contenu et leur niveau réel, ainsi que sur les notes de contrôle continu de chacun des élèves, mais aussi sur la possibilité éventuelle qu'il y ait eu des erreurs de frappe lors de la transcription des notes, qui auraient pu, par exemple, faire sauter le "1" d'un 14 ou d'un 12. L'enquête devrait prendre un mois environ.