Pénurie de médicaments : Bertrand agacé

Le ministre de la Santé s'insurge contre un système qui prive régulièrement les officines de certains produits.
Le ministre de la Santé s'insurge contre un système qui prive régulièrement les officines de certains produits. © MAXPPP
  • Copié
avec Jean-Sébastien Soldaïni. , modifié à
Le ministre de la Santé s'insurge contre un système qui prive régulièrement des pharmacies.

"J'ai sifflé la fin de la partie". Xavier Bertrand ne plaisante pas avec les médicaments. Le ministre de la Santé est parti en croisade contre la pénurie presque chronique de certains produits. Il dénonce un système d'importation parallèle qui prive la France de nombreux médicaments.

Des quotas qui privent les pharmacies

Sur les 5.300 médicaments sur le marché en France, entre 160 et 370 sont régulièrement en rupture de stock dans les officines. Selon un sondage, cité par Le Parisien, "six pharmaciens sur dix sont confrontés à des problèmes d'approvisionnement quotidiens". En cause, un système de quotas mis en place par les laboratoires et qui régit la répartition des médicaments à travers le monde.

En principe, cette répartition devrait largement suffire à approvisionner le marché français. "Les grossistes-répartiteurs ont des quotas de la part des laboratoires, des quotas pour la France qui correspondent aux besoins", rappelle sur Europe 1 Xavier Bertrand. Mais il suffit que la demande augmente pour que le quota soit dépassé et donc que les pharmacies ne puissent plus être livrées.

"J'ai sifflé la fin de la partie" :

Les médicaments destinés à la France revendus ailleurs, plus chers

Autre problème : les prix des médicaments trop bas en France. Les laboratoires préfèrent donc les vendre dans d'autres pays où ils sont plus chers. Conséquence, les quotas sont détournés et les médicaments revendus à l'étranger. "Ces systèmes d'importation parallèle sont connus, mais moi je ne veux pas de ça. Ce qui est prévu pour la France doit être consommé en France", assure Xavier Bertrand.

Le ministre de la Santé s'est dit prêt à contraindre les laboratoires et les grossistes-répartiteurs à respecter leurs obligations. "J'ai sifflé la fin de la partie il y a quelques semaines en disant la chose suivante : soit vous respectez vos quotas, soit je vous y oblige avec un nouveau texte. C'est dommage d'en arriver là mais je n'hésiterai pas une seconde à le faire", prévient-il. "Et ceux à qui ça ne convient pas n'ont qu'à changer de métier", lâche Xavier Bertrand, cinglant.