Pass' contraception : l'heure du bilan

Lancé en phase de test en Poitou-Charentes, il y a trois ans, le "Pass' contraception" est depuis expérimenté dans huit régions de France.
Lancé en phase de test en Poitou-Charentes, il y a trois ans, le "Pass' contraception" est depuis expérimenté dans huit régions de France. © PATRICK LAVAUD/MAXPPP
  • Copié
Fabien Cazeaux et , modifié à
Le gouvernement a demandé un bilan du dispositif. L'enseignement catholique monte au créneau.

Le gouvernement envisage de généraliser le "Pass' contraception", un dispositif financé par les régions et qui permet de prévenir les grossesses non désirées chez les jeunes filles. La ministre des Droits des femmes, Najet Vallaud-Belkacem, a demandé mardi un premier bilan. Et s'il est concluant, le concept sera développé au niveau national.

Lancé en phase de test en Poitou-Charentes, il y a trois ans, le "Pass'" est depuis expérimenté dans huit régions de France. Présenté sous la forme d'un chéquier avec des coupons à l'intérieur, à récupérer dans son établissement scolaire, il permet aux jeunes filles d'aller consulter gratuitement un  gynécologue, de se rendre dans un laboratoire d'analyse pour un examen ou d'aller acheter un contraceptif en pharmacie.

"Un chemin initiatique désolant"

Ségolène Royal, présidente de la Région Poitou-Charentes, avait mis en avant il y a trois ans "l'urgence d'une action concrète dans le domaine de la prévention des grossesses non désirées".

Pass C Ségo

›› LIRE AUSSI : Pass' contraception, Royal veut aller jusqu'au bout

"Une grossesse sur trois est non désirée, contre une sur deux il y a dix ans. Dans cette situation, les femmes décident de l'interrompre six fois sur dix. Les IVG sont en hausse chez les femmes de moins de 25 ans. Environ 15.000 sont pratiqués tous les ans sur des mineures, avait également averti l'année dernière le professeur Israël Nisand, gynécologue obstétricien du CHU de Strasbourg, cité par Le Figaro. Terminer sa première histoire d'amour par une IVG, c'est un chemin initiatique désolant et potentiellement traumatisant."

"D'abord éduquer les jeunes"

Tous les "Pass' contraception" sont financés par Régions, qui s'occupent des lycées. Mais elles rencontrent encore des réticences, surtout dans les établissements privés. "Ce qui est important, c'est d'éduquer les jeunes à l'accueil de la vie et leur apprendre à prendre leurs responsabilités", estime de son côté, au micro d'Europe1, Eric de Labarre, secrétaire général de l'Enseignement catholique. "La contraception est une technique utilisable, mais elle doit d'abord reposer sur une meilleure maîtrise possible du corps", affirme-t-il.

PC Lycée

En parallèle du "Pass'", le gouvernement réfléchit à mettre en place des cours d'éducation à la sexualité dans les collèges et les lycées, délivrés par des profs ou des associations comme le Planning familial.