"Oui, j’ai rendu service" à Colonna

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
André Colonna d’Istria a surpris en reconnaissant avoir aidé l’assassin du préfet Erignac.

Pendant sept ans, André Colonna d’Istria a nié avoir aidé Yvan Colonna pendant sa cavale. Jeudi, devant le tribunal correctionnel de Paris, ce fervent militant nationalise a créé la surprise en changeant radicalement de discours.

"Tout ce que j'ai dit sur procès-verbal est totalement faux", a-t-il lancé au second jour du procès des soutiens à la fuite de l’assassin du préfet Erignac. "J'ai bloqué devant les méthodes d'exception. (...) Même chez les juges d'instruction, les méthodes étaient exécrables, style chantage : si vous validez la thèse, vous sortez immédiatement, sinon..."

"Ça s’est fait spontanément"

Interrogé par la présidente Jacqueline Audax, le prévenu a alors "reconnu avoir amené Yvan chez Frédéric Paoli", le propriétaire de la bergerie d'Olmeto où Colonna a été interpellé le 4 juillet 2003. Selon André Colonna d'Istria, c'est "une connaissance proche, qui est loin d'être militant nationaliste (...) et était persuadée de l'innocence d'Yvan" qui lui a amené le fugitif.

Il lui a alors simplement "rendu service", en lui dénichant un endroit où se cacher. "Ca s'est fait spontanément", "c'était pas prémédité", a martelé le quinquagénaire. André Colonna d'Istria est poursuivi pour recel de malfaiteur et association de malfaiteurs à visée terroriste. Il encourt jusqu'à 10 ans de prison.

Immunité familiale

Une heure plus tôt, c'est le beau-frère d'Yvan Colonna, Claude Serreri, qui avait répondu aux questions du tribunal. Le frère de l'ex-femme du fugitif est uniquement jugé pour avoir déjeuné à trois reprises avec Yvan Colonna, lors des deux périodes qu'il a passées à la bergerie, en 2002 et 2003.

Le gérant de bar a confirmé avoir été informé de la présence de Colonna dans la bergerie par Frédéric Paoli et y être allé, chargé d'"un pain", "de gâteaux" ou encore "d'un Magnum de Bordeaux", afin de déjeuner avec lui et lui "donner des nouvelles de la famille". Pour ces quelques victuailles, il risque jusqu'à cinq ans de prison.

Aucun autre membre de la famille d'Yvan Colonna n'a été traduit devant la justice pour l'avoir aidé ou hébergé, "l'immunité familiale" protégeant le conjoint, les enfants et les parents du fugitif.