Otages du Liban : Pasqua et Marchiani blanchis

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Le juge d’instruction a prononcé un non-lieu général dans cette affaire de détournement de fonds présumé, selon Le Point.fr.

Après plus de huit ans d’instruction, l’affaire dite des otages du Liban est désormais close. Sans qu’aucune des personnes mises en cause, parmi lesquelles Charles Pasqua et Jean-Charles Marchiani, ne soient inquiétées. SelonLe Point.fr, le juge d’instruction Jean-Christophe Hullin a décidé la semaine dernière un non-lieu général dans ce dossier.

Les personnes poursuivies l’étaient sur la base d’une note de la DST (Direction de surveillance du territoire) datant de janvier 2001, selon laquelle elles auraient pu profiter d’une partie des fonds alloués par la France pour payer la rançon des otages français libérés en 1988. Cet argent aurait été détourné par l’homme d’affaires Iskandar Safa et ultérieurement reversé à Jean-Charles Marchiani, Charles Pasqua et d’autres.

L’ancien ministre de l’Intérieur était ainsi suspecté d’avoir bénéficié gratuitement, en tant que responsable de l'association France-Afrique-Orient (FAO), de locaux appartenant à la holding d'Iskandar Safa, Triacorp International Investment, entre 1989 et 1993, pour une somme proche de 870 000 euros. Il avait été mis en examen le 5 octobre 2005 pour "recel d'abus de biens sociaux".

Finalement, le juge d'instruction Jean-Christophe Hullin, dans son ordonnance de non-lieu que Le Point s’est procurée, pointe du doigt les lacunes de la DST, car ses "accusations n'ont jamais été étayées, n'ont fait l'objet d'aucune investigation matérielle en huit ans." D’autant que "l'existence même d'une rançon versée par l'État français pour la libération de ses ressortissants au Liban n'est soutenue par aucun élément objectif".

Selon Jean-Charles Marchiani et Charles Pasqua, les otages ont été libérés grâce au règlement du contentieux Eurodif, portant sur le remboursement partiel d'un prêt de 1 milliard de dollars consenti en 1974 par le shah d'Iran au Commissariat à l'énergie atomique.

Les personnes poursuivies sont donc désormais blanchies. Mais l’affaire pourrait rebondir. Car Jean-Charles Marchiani, placé en détention préventive dans cette affaire du 2 août au 2 décembre 2004, a annoncé au Point son attention de porter plainte pour dénonciation calomnieuse.