Nullité prononcée dans le procès Pouzilhac

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avec AFP , modifié à

Une nullité de procédure a coupé court jeudi au procès pour abus de biens sociaux à Nanterre de l'ancien PDG d'Havas, Alain de Pouzilhac, qui était soupçonné d'avoir profité de son poste pour verser à un collaborateur une compensation de 335.000 euros courant 2001-2002.

La 14e chambre du tribunal correctionnel, qui se prononçait sur des requêtes des avocats d'Alain de Pouzilhac et de ses coprévenus, a décidé de "la nullité de l'intégralité des actes de la procédure et des citations", au motif que les droits de la défense n'ont pas été respectés durant l'enquête préliminaire. Elle a ainsi mis un terme aux débats. Les avocats d'Havas n'ont pas précisé s'ils allaient faire appel ou non du jugement. Soulignant des "carences" dans l'enquête préliminaire diligentée par le parquet de Nanterre en 2007 après des plaintes d'Havas, la présidente Fabienne Siredey-Garnier a estimé que l'accès au dossier avait été géré de manière "unilatérale sinon erratique", voire "imprévisible".

Pour Me Olivier Bluche, conseil de Jacques Hérail, l'un des deux coprévenus de M. de Pouzilhac, la "méthode" de l'enquête a été "réduite à néant".
"Je suis heureux que la justice ait été rendue. Cette enquête n'était pas équitable", a pour sa part réagi M. de Pouzilhac.
L'ancien patron de l'Audiovisuel extérieur de France (AEF) comparaissait au côté de son ex-directeur financier Jacques Hérail, suspecté d'avoir imaginé un montage financier profitant à un collaborateur, Thierry Meyer, qui était poursuivi pour recel. A l'origine, dans ses plaintes, le groupe Havas reprochait à M. de Pouzilhac des infractions à hauteur de 20 millions d'euros.