Non, Toni Musulin ne regrette rien

Le convoyeur de fonds, sorti de prison après 4 ans derrière les barreaux, jure ne pas savoir où sont les 2,5 millions d'euros manquants.
Le convoyeur de fonds, sorti de prison après 4 ans derrière les barreaux, jure ne pas savoir où sont les 2,5 millions d'euros manquants. © MaxPPP
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CONFIDENCES - Le convoyeur de fonds, sorti de prison après 4 ans derrière les barreaux, s'est confié à Paris Match.

L'actu. Le mystère des 2,5 millions d'euros sera-t-il un jour éclairci ? Quelques jours après sa sortie de prison, le convoyeur de fonds Toni Musulin, condamné pour avoir dérobé les 11,6 millions d'euros qu'il transportait (dont seulement 9 ont été retrouvés), s'est confié à Paris Match. Le quadragénaire dit ne rien regretter, sauf "d'avoir raté [son] coup".

Solitaire. C'est dans un petit village de Bourgogne que Toni Musulin a trouvé refuge après avoir quitté la prison de Lyon-Corbas début octobre. Toujours aussi solitaire. Et toujours aussi peu bavard que devant les policiers et les juges.

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3 ans et demi à l'isolement. De son séjour en prison, on sait que Toni Musulin en a passé la quasi totalité - trois ans et demi sur quatre - à l'isolement. Une petite cellule dont il n'a cessé de casser la porte : "je recevais des factures, 100 euros par-ci, 300 euros par-là. Je leur disais d'aller se faire foutre avec", confie-t-il. Pour passer le temps, Musulin court, à en avoir "les pieds en sang", fait de la musculation, tape sur un matelas... ou sur ses gardiens. Il refuse les parloirs, déchire son courrier et renvoie les colis.

Pire souvenir. Musulin confie tout de même l'un de ses pires souvenirs en prison : l'enterrement de son père. A cette occasion, il obtient une autorisation spéciale pour assister aux obsèques. Mais à l'église, il est menotté, entouré par des policiers en tenue et sa famille doit se tenir à au moins deux mètres de lui. Il ne pourra même pas aller au cimetière, "alors que le juge avait dit oui, comme il avait dit [aux policiers] d'être en civil et de me retirer les menottes", s'indigne-t-il.

Une pause fatale. Toni Musulin revient aussi dans cette interview brièvement sur la journée du 5 novembre 2009. Il confesse avoir préparé minutieusement l'opération, fait des repérages, chronométré les temps de trajet. Après avoir déchargé les 40 sacs remplis de billets du fourgon dans sa camionnette de location, puis garé cette dernière dans un box, au fond duquel il a construit un double fond, Musulin s'accorde une pause. "Je suis allé acheter un sandwich dans une boulangerie et me suis posé sur un banc, au soleil, dans le parc Bron-Parilly. Je comptais revenir aussitôt après cette pause pour cacher les billets [dans le double mur du box, ndlr]. Mais le quartier était déjà bouclé, il y avait des flics partout", rappelle l'ex-convoyeur.

La cache de Toni Musulin

Faire fantasmer les filles. Il prend alors la fuite en moto. Pendant ce temps, la police découvre sa cache et s'aperçoit qu'il manque 2,5 millions d'euros. Musulin jure encore aujourd'hui qu'il ne les a pas gardés. "Avec (...) 2,5 millions, tu cours, tu fuis, tu disparais. Sans argent, j'aurais cavalé combien de temps? Je n'ai pas le premier euro de ce qu'ils racontent", assure-t-il. Mais il veut bien laisser croire aux gens ce qu'ils veulent : "ça ne me dérange pas. Si ça fait fantasmer les filles, tant mieux !", s'amuse-t-il.

Loin de la France. La suite, Toni Musulin l'imagine loin. Il rêve de se "casser au plus vite". Avant cela, il aimerait une dernière chose : que les billets retrouvés dans le box qu'il avait loué soient recomptés. Sa demande n'a jamais été entendue, ni pendant l'enquête, ni pendant son procès. Pourtant Musulin est persuadé que les policiers savent qu'il "n'a pas pris un sou". "Sinon, j'aurais été suivi dès ma sortie et, en ce moment, je serais surveillé". CQFD.