Mediator : l'Afssaps sous pression

Le scandale du Mediator arrivera en mai devant le tribunal.
Le scandale du Mediator arrivera en mai devant le tribunal. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Des perquisitions ont eu lieu au siège de l'agence et au domicile de plusieurs de ses cadres.

Plusieurs perquisitions ont eu lieu jeudi au siège de l'Agence du médicament (Afssaps) à Saint-Denis et aux domiciles de plusieurs responsables de cette institution, dans le cadre de l'enquête sur l'affaire du Mediator. "Une perquisition a bien eu lieu aujourd'hui (jeudi)", a confirmé laconiquement un porte-parole de l'agence.

Toutes ces perquisitions, menées sur commission rogatoire des juges d'instruction, se sont déroulées toute la journée de jeudi en présence des magistrats, de représentants du parquet de Paris, de 25 enquêteurs de la Division nationale des investigations financières (Dnif) et des gendarmes de Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP).

Deux informations judiciaires sur le Mediator ont été ouvertes à Paris, l'une pour "tromperie aggravée" et l'autre pour "blessures et homicide involontaires". Mi-décembre, la Cour de cassation avait décidé de ne pas regrouper toutes les procédures en cours sur le Mediator en une même instruction menée à Paris, comme le réclamaient les laboratoires Servier qui fabriquent le médicament.

Un procès Servier en mai

Cette décision de la Cour de cassation a permis de maintenir le premier procès pénal des laboratoires Servier et de son fondateur Jacques Servier prévu le 14 mai 2012 au tribunal de Nanterre, où plusieurs patients ont choisi la voie de la citation directe.

Le Mediator, qui contient une molécule coupe-faim, le benfluorex, a été indiqué pendant trente ans, d'abord contre l'excès de graisses du sang, puis comme traitement adjuvant chez les diabétiques en surpoids, avant d'être retiré du marché le 30 novembre 2009.

Utilisé ainsi par cinq millions de personnes en France, ce produit est à l'origine de graves lésions des valves cardiaques et pourrait être responsable d'au moins 500 à 2.000 décès. Le scandale du Mediator a abouti au vote d'une loi sur le renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé.