Manifestation anti-nucléaire à la frontière

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avec Cyril Graziani , modifié à
Des Français et des Allemands se sont retrouvés pour manifester contre le nucléaire.

Les sirènes ont sifflé et les manifestants se sont allongés sur le pont qui relie la France et l’Allemagne. C’est un "die-in", un dérivé du sit-in, qui veut dénoncer les dangers mortels du nucléaire, qui a eu lieu lundi midi à Strasbourg.

Ils étaient 700, selon la police, 1.000 selon les organisateurs, Français oet Allemands, à se retrouver sur le pont de l’Eurpe, qui relie Strasbourg à la ville frontalière de Kehl. Ils sont venus réclamer la fin du nucléaire, ce qui commence pour eux par la fermeture de la centrale de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, à 90 kilomètres au sud de Strasbourg. Ouverte en 1977, elle est la plus vieille centrale du parc français en activité. Mais la manifestation a marqué également les 25 ans de la catastrophe de Tchernobyl et celle de Fukushima.

Débrancher les centrales

Les Français arborent les drapeaux vert des écologistes, rouges des anticapitalistes. Côté allemand le jaune prévaut. Et le nombre de manifestants aussi. Conséquence, les slogans sont scandés dans la langue de Goethe : « Abschalten ! » (« Débranchez ! »), crient les manifestants. Des fleurs sotn jetés dans l'eau en mémoire des victimes du nucléaire. Pour Jean-Marie Braum, du réseau Sortir du Nucléaire, "l’arrêt définitif", de la centrale de Fessenheim, serait un premier pas qui prouverait "la volonté de notre pays de sortir du nucléaire".

Le lieu du rassemblement est symbolique : il est un moyen de souligner que "la radioactivité ne connaît pas de frontière", explique l'un des organisateurs, Rémi Verdet, de l'association "Stop transports - Halte au nucléaire". "Nous sommes ici pour rappeler que le risque zéro n'existe pas", ajoute-t-il. Et aussi pour moquer le discours des autorités françaises qui, après Tchernobyl, avaient expliqué que le nuage s’était arrêté à la frontière franco-allemande.

Hulot, invité de marque

D’autres manifestations devaient avoir lieu lundi sur d’autres ponts du Rhin entre Bâle et Strasbourg. Une manifestation était également prévue à la centrale de Cattenom en Lorraine, près des frontières luxembourgeoise et allemande.

Sur le Pont du Rhin, un invité de marque s’est joint au rassemblement : Nicolas Hulot. Le néo-candidat à la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts en a profité pour éclaircir sa position sur le nucléaire, estimant au micro d’Europe 1 que la sortie du nucléaire "doit être un objectif clairement affiché". Applaudi par les anti-nucléaires, Hulot n’en a pas pour autant pris la parole, mais a écouté les différents discours avec attention.