"Madame la présidente" d'Interpol

La Française Mireille Ballestrazzi a été élue jeudi à la tête d'Interpol.
La Française Mireille Ballestrazzi a été élue jeudi à la tête d'Interpol. © Max PPP
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avec agences , modifié à
PORTRAIT - La Française Mireille Ballestrazzi a été élue jeudi à la tête d'Interpol.

Sans nul doute Mireille Ballestrazzi a coutume de voir son nom à côté de l'expression "l'une des premières femmes à". Depuis le début de sa carrière, cette policière est habituée à s'imposer dans un monde très masculin. Jeudi, la numéro 2 de la PJ a été élue à la tête d'Interpol, l'organisation internationale de coopération policière basée à Lyon. Une première pour une femme, une nouvelle fois. Mireille Ballestrazzi " fait partie de ces femmes qui font honneur à la police française", dit d'elle le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.

Une policière pionnière

Après de très classiques études littéraires, Mireille Ballestrazzi réussit le concours de commissaire de police, seulement deux ans après qu'il a été ouvert aux femmes. Elle devient ainsi commissaire en 1976.

Elle débute sa carrière au groupe de répression du banditisme de Bordeaux avant de diriger l'Office central de répression des vols d'objet d'art. En 1993, elle prend la direction de la police judiciaire d'Ajaccio, un poste ultra-sensible eu égard au contexte du nationalisme corse, avant de commander le service de la PJ française en charge de la répression de la délinquance économique et financière.

Depuis 2010, Mireille Ballestrazzi, devenue inspecteur général de la police, est la numéro deux de la PJ française. Elle entre également au comité exécutif d'Interpol la même année.

"Madame le président, ce n'est pas très joli"

Pour son nouveau poste, Mireille Ballestrazzi a déjà choisi : "Madame le président, ce n'est pas très joli, alors ce sera Madame la présidente", confie-t-elle. Pour autant, qu'elle soit femme, elle prévient : "je ne m'y attarderais pas, ce n'est pas fondamentalement ce qui m'anime. Ce n'est pas à négliger, mais n'est pas ma priorité".

Parmi les chantiers que la nouvelle présidente aura à mener figure "l'inter-opérabilité des outils" informatiques entre les 190 pays membres d'Interpol. Un complexe mondial pour l'innovation, spécialisé dans la criminalité numérique, sera également implanté à Singapour, indique La Croix. "Objectif : traquer toutes les nouvelles formes de criminalité, mais aussi démanteler les grands réseaux classiques liés aux trafics de stupéfiants ou d’êtres humains", explique le quotidien.

Continuer à être au coeur de l'opérationnel

Une mission que Mireille Ballestrazzi prend "avec beaucoup de sérieux, d'implication" même si elle entend rester active dans la hiérarchie de la PJ française. Une nécessité pour celle qui ne veut pas "être déconnectée de l'opérationnel" et "continuer à être présente au coeur des problématiques de police et de sécurité".