Les préfets primés au mérite

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Depuis 2009, le gouvernement leur accorde des primes variables en fonction de leurs résultats.

Serpent de mer de la droite, l’introduction de rémunérations au mérite dans la fonction publique existe déjà bel et bien, au plus haut sommet de la hiérarchie. Selon Le parisien de lundi, les préfets et sous-préfets sont en effet soumis depuis la fin de l’année 2009 à un système de primes dont le montant varie en fonction des résultats obtenus en matière de maintien de l’ordre, de sécurité routière et d’emplois notamment.

Concrètement, toujours selon le quotidien, si un préfet remplit les objectifs énoncés en début d’exercice par le pouvoir, il pourra toucher jusqu’à 66.000 euros de primes, en plus de ses 8.000 euros mensuels de moyenne. Un sous-préfet peut compter sur un bonus de 41.000 euros s’il a été suffisamment méritant. Le système ne concerne pour l’heure que ces hauts représentants de l’Etat, mais il pourrait être étendu à toute la fonction publique. Certains corps de métier, les commissaires de police notamment, n’y seraient pas défavorables.

"Manipuler les chiffres"

Cette mesure, adoptée en toute discrétion par le gouvernement, est diversement accueillie par les syndicats. Pour Sylvie Feucher, secrétaire générale du Syndicat des commissaires, de la police nationale, citée par le Parisien, "il n’est pas normal qu’un bon élément soit payé comme un mauvais. (…) Cela permettrait une meilleure détection des hauts potentiels.

Olivier Boisteaux, du syndicat indépendant des commissaires de police, n’est pas de cet avis. Il pointe du doigt plusieurs effets pervers. "Comment savoir si le fonctionnaire en question sera bien jugé sur les résultats obtenus, et non pas pour ses accointances avec son supérieur hiérarchique ? ", s’interroge-t-il. Par ailleurs, "certains fonctionnaires pourraient être tentés de manipuler les chiffres pour toucher la plus grosse somme possible."