Les médecins vs. Groupon.fr

L'offre est proposée dans une clinique privée belge.
L'offre est proposée dans une clinique privée belge. © MAXPPP
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Nicolas Gauduin avec AFP , modifié à
L'Ordre des médecins dénonce une offre du site, proposant de nouveaux seins pour 2.499 euros.

Une offre "inédite" lancée sur le site Groupon.fr fait polémique en proposant aux clientes "la poitrine de (leurs) rêves pour 2.499 euros au lieu de 5.430 en clinique esthétique privée, soit 54% de réduction".

Jeudi, cette annonce a déclenché des protestations du côté de l'Ordre des médecins. Ce type de publicité est a priori interdite en France. "Une clinique n'a pas le droit de faire ce type de promotion de prix, purement commerciale et financière, sur des actes médicaux", estime son secrétaire général Walter Vorhauer.

Consultation médicale obligatoire

Groupon.fr était jusqu'ici davantage connu pour ses offres portant sur des objets ou des services, de l'électroménager aux voyages. L'offre-éclair a été close et validée après avoir été retenue par sept acheteurs. "Interdite aux mineurs", elle doit être précédée d'une consultation médicale, précise le site, qui promet un remboursement intégral en cas d'avis médical négatif.

L'Ordre des médecins rappelle qu'en France, l'établissement d'un devis est obligatoire pour toute opération de chirurgie esthétique. Après cela, le client bénéficie obligatoirement d'un délai de réflexion.

Enfin, l'Ordre dénonce l'absence "d'obligation de résultat" dans l'offre de Groupon.fr. Elle est incontournable en France, ce qui explique le montant élevé des cotisations d'assurance de responsabilité civile que doivent payer les chirurgiens.

Un flou juridique

Malgré ces critiques, les possibilités de recours ne sont pas clairement établies : Groupon a en effet contourné la loi française en s'associant avec une clinique belge frontalière, largement fréquentée tout au long de l'année par la clientèle française.

L'ordre des médecins attend donc au tournant, et tente de dissuader les chirurgiens français de s'associer à ce type d'opération frontalière. "Si une patiente se plaint d'un chirurgien (exerçant en France) qui aurait participé à ce dispositif-là", lance Walter Vorhauer, "soyez certain que nous n'hésiterons pas à engager des poursuites disciplinaires".