Les abus du privé dans l’hôpital public

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Certains spécialistes parmi les plus reconnus pratiquent des tarifs exorbitants au sein du secteur public.

Pour éviter de perdre ses meilleurs médecins spécialistes, l’hôpital public a laissé aux praticiens la possibilité de consacrer 20% de leur temps à une activité libérale, c’est-à-dire dans le privé. Mais certains abusent de cet aménagement, et multiplient ainsi leur traitement hospitalier à temps plein par quatre ou cinq, comme l’affirme jeudi le quotidien Le Parisien.

Thierry Flam, urologue : 593.000 euros par an. Marc Zerbib, urologue : 569.000 euros par an. Maurice Mimoun, chirurgien esthétique : 545.000 euros. Des montants qui donnent le vertige lorsqu’on sait que ces rémunérations ont été perçues au sein d’un hôpital public.

Ces mandarins, dont les dérives avaient déjà été pointées du doigt, n’ont pas changé de pratique, malgré les appels à la modération du conseil de l’ordre des médecins.

Passer par le privé pour ne pas attendre

Si ces consultations et opérations privées ont tant de succès, malgré des prix bien plus élevé que dans le secteur public – et pourtant dans le même établissement -, c’est que payer procure certains avantages.

Une consultation privée dans un hôpital public permet de gagner du temps, les clients étant moins nombreux à pouvoir payer.

Vers un tour de vis ?

Face à ces abus, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot a déjà augmenté le montant de la redevance que ces médecins reversent à leur hôpital en échange de l’utilisation des lieux à des fins privées.

Le Conseil de l’ordre des médecins, pourtant très timide habituellement, a même réagi en envoyant des courriers aux mandarins les plus décriés. « Votre compétence est reconnue mais vos tarifs dépassent le tact et la mesure, il serait donc judicieux d’être à l’avenir plus raisonnable », indique le courrier envoyé à certains d’entre eux et cité par Le Parisien.