Le voleur de Rembrandt, pas si repenti que ça

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avec Jacques Thérence , modifié à
Patrick Vialaneix, qui s'est rendu à la gendarmerie pour avouer le vol d'une toile, à Draguignan, en 1999, est mis en examen pour "association de malfaiteurs".

C'est un rebondissement inattendu dans l'affaire du Rembrandt volé au musée de Draguignan, en 1999. Patrick Vialaneix, qui s'est accusé d'avoir dérobé L'enfant à la bulle de savon, a été mis en examen lundi soir pour "association de malfaiteurs" en vue d'un recel. Alors que Patrick Vialaneix pensait qu'il ne serait pas poursuivi, les fait datant de plus de quinze ans, il a finalement été écroué. Europe 1 revient sur cette affaire.

Un enfant triste qui lui ressemble. Son histoire, Patrick Vialaneix la raconte volontiers à qui veut l'entendre : enfant, il est tombé amoureux du tableau, lors d'une visite au musée de Draguignan, où sa mère l'avait emmené. A l'époque, Patrick Vialaneix a 13 ans. Et l'image de L'enfant à la bulle de savon, à laquelle il s'identifie, le poursuit jusqu'à l'âge adulte. En 1999, alors pagé de 28 ans, Patrick Vialaneix décide de voler le tableau. Il profite de la fête nationale pour agir. Après s'être caché dans un placard du musée, il attend l'éclatement des feux d'artifice pour s'emparer du tableau, rapporte Le Monde. Et personne n'entend le son de l'alarme.

L'absence du tableau de Rembrandt au musée de Dragignan

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Des années de paranoïa. S'en suivent des années de crainte, puis de paranoïa. Patrick Vialaneix cache d'abord le tableau sous son lit, puis dans une armoire. Il déménage à de multiples reprises pour "protéger" l'œuvre. Il ne la sort qu'en cachette, lorsqu'il est seul pour pouvoir l'admirer. Mais pour ce désormais quadragénaire, le secret est bien trop lourd  garder. Alors il décide de s'en séparer.

"Il faut que je me rende". "A force, je suis devenu parano, je ne voulais plus sortir, pour le surveiller. J'ai rencontré un ami qui m'a dit que c'était possible de le rendre avec les assurances en touchant une indemnisation. Je vais voir un assureur à Nice, qui me fait un chèque d'assurance de 40.000 euros. Mais l'assureur était un escroc. L'assureur et mon ami se sont donc fait arrêter. Je me suis donc dit : 'il faut que je me rende'", confie-t-il au micro d'Europe 1.

L'enfant à la bulle de savon de Rembrandt

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Une association de malfaiteurs ? Le 19 mars dernier, Patrick Vialaneix se rend donc à la gendarmerie pour prouver sa bonne foi, et faire son mea culpa public au passage. Sauf que les enquêteurs, eux, ne voient pas l'affaire de la même manière. Ils penchent plutôt pour une association de malfaiteurs, en vue du recel de l'œuvre, estimée à 4 millions d'euros. De faux certificats pouvant aider à sa vente ont d'ailleurs été retrouvés au domicile de Patrick Vialaneix. Comme ses deux complices présumés, il est donc mis en examen et placé en détention provisoire, en attendant de devoir, à nouveau, s'expliquer face aux juges.

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L'INFO - Un Rembrandt volé en 1999 retrouvé à Nice