Le témoignage qui accable la Scientologie

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Au deuxième jour du procès de l’Eglise de Scientologie, une ancienne adepte du mouvement raconte comment, en 1998, ses pratiques l’ont ruinée, épuisée et démolie.

"Ils ont abusé de ma faiblesse pour prendre mon argent et en aucun cas pour me venir en aide". En pleurs, Aude-Claire, une ancienne adepte de l’Eglise de Scientologie qui préfère rester anonyme, a livré mardi un témoignage accablant sur les pratiques du mouvement actuellement jugé à Paris pour "escroquerie en bande organisée" et qui risque la dissolution.

A la barre, Aude-Claire a raconté avoir été délestée de 21.000 euros en quatre mois en 1998 pour suivre des cours et une séance de "purification" qui consistait en quatre heures de sauna par jour pendant treize jours, ainsi que des joggings intensifs et l'administration de vitamines ayant amené des troubles gastriques. "Ça m'a épuisée et démolie", a-t-elle affirmé. Il s'agissait, a-t-elle poursuivi, de la mettre dans un état de faiblesse entraînant d'autres prestations payantes.

Les scientologues, avance-t-elle, sont allés jusqu'à l'accompagner dans un organisme de crédit pour qu'elle contracte des prêts et se sont rendus à son domicile un soir pour lui faire signer trois chèques. Les représentants de l’Eglise de Scientologie ont répondu qu'Aude-Claire était consentante.

Dépressive et souffrant d'une rupture sentimentale, Aude-Claire a basculé dans la Scientologie après avoir rempli et renvoyé un "test de personnalité" distribué à la sortie du métro. Contactée par un scientologue, elle s’est laissé convaincre que son cas nécessitait une prise en charge. Elle raconte ensuite comment elle a été prise dans l’engrenage où, en dépit de ses efforts et de ses sacrifices financiers, sa "progression" ne connaissait, selon les Scientologues, que de très légères améliorations.

Convaincue par son frère de quitter le mouvement, Aude-Claire a maintenu sa plainte pendant dix ans, en dépit des propositions financières de la Scientologie. Trois autres plaignants ont accepté de telles transactions pour retirer leur plainte. Une deuxième ex-adepte sera entendue mercredi par le tribunal.