Le juge de l’affaire Festina révoqué

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Patrick Keil était accusé de corruption et de violation du secret de l’instruction. La sanction est définitive. Il devrait écrire prochainement un livre.

La ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a décidé vendredi la révocation sans suspension des droits à la retraite de Patrick Keil. Le magistrat de l'affaire Festina est sanctionné pour une affaire de corruption présumée qui lui a valu une arrestation à l'été 2008, à Montpellier, où il était en poste au parquet. Un dentiste, accusé d’escroquerie à l’Assurance maladie, lui aurait versé plusieurs milliers d'euros en échange d'informationssur l’avancée de son dossier.

La garde des Sceaux a en fait suivi l'avis formulé mardi par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), lui-même conforme à la sanction réclamée par la Chancellerie lors de l'audience disciplinaire du CSM qui s'est tenue le 13 juillet.

Bouleversé par son divorce, criblé de dettes, Patrick Keil ne venait que quelques heures par jour au travail. Le magistrat a aussi un problème avec l'alcool. La dégradation de son état est flagrante. Ses collègues en témoignent : "tout le monde le voyait remonter du bar en face du Palais de Justice." Le magistrat n’a pas nié. Il a expliqué qu’il était "dans une spirale d’autodestruction", mais que personne ne lui a jamais tendu la main. "Il regrette surtout de ne pas avoir eu le niveau de lucidité suiffant à l’époque pour s’apercevoir qu’il était en dérive", a expliqué sur Europe 1 son avocat.

Ecoutez Patrick Keil au micro Europe 1 de Marie Peyraube, avant sa révocation :

 

Parallèlement à cette procédure disciplinaire, le magistrat, âgé de 46 ans, doit répondre sur le plan pénal de soupçons de "corruption passive de magistrat" et de "violation du secret de l'enquête". Le procès pourrait avoir lieu en 2010. Au-delà, Patrick Keil va chercher du travail comme juriste dans une entreprise. Il devrait aussi se lancer dans l'écriture d'un livre.