Le dur été de Météo France

Juillet a été le principal "maillon faible" de l'été.
Juillet a été le principal "maillon faible" de l'été. © MaxPPP
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Nicolas Gauduin , modifié à
A la fin du printemps, les prévisionnistes avaient prévu des températures caniculaires cet été...

Les températures de cet été se sont révélées particulièrement imprévisibles. Si bien que l'agence Météo France se retrouve, depuis quelques jours, au coeur d'une polémique sur la justesse de ses prévisions.

Retour sur les faits :  fin mai, les prévisionnistes annoncent un été caniculaire, doublée d'une sécheresse sans précédents. Or juillet et août se transforment en mois épouvantables pour les vacanciers qui font face à un été pluvieux et relativement froid. 

Un mois de juin qui a tout faussé 

Il faut dire qu'en juin, "nous étions partis sur l'idée que la chaleur du printemps allait s'accentuer pendant l'été", a reconnu, vendredi sur Europe 1, Laurent Cabrol, notre spécialiste météo. Les prévisionnistes, a-t-il expliqué, y ont vu l'écho de l'été caniculaire de 2003, qui avait suivi un printemps particulièrement chaud.

"Les prévisions à moyen et long terme sont très difficiles, pas fiables à 100% mais plutôt à 55-60%", a estimé Laurent Cabrol.

Patrick Gallois, prévisionniste à Météo France va dans le même sens. Vendredi sur Europe 1, il a lui aussi confirmé la fragilité de ces tendances saisonnières. "Les prévisions à moyen et long terme sont fragiles et vont le rester pendant de longues années", a-t-il assuré, avant d'ajouter : "nous ne sommes pas encore capables de faire des prévisions à deux ou trois mois. Il s'agit bien d'une probabilité, en aucun cas une certitude", a-t-il admis.

"On a fait un mauvais été"

De plus, l'exercice est plus difficile pour l'été que pour l'hiver, a expliqué Patrick Gallois : "On sait qu'on risque de se planter plus souvent pour les prévisions de l'été".

Le véritable "maillon faible" de l'été, ont estimé Laurent Cabrol et Patrick Gallois, a été le mois de juillet. L'un des plus frais depuis 30 ans, avec un déficit moyen de 1,3 degré, "ce qui est énorme", a ajouté pour le prévisionniste de Météo France. "La pluie, très présente, n'a rien arrangé".

Globalement, du côté des services de prévision météo, "on a fait un mauvais été", a fustigé Laurent Cabrol. Pour lui, le ressenti de ces trois mois a été particulièrement mauvais chez les Français à cause de l'absence de beau temps durable.

Un enchaînement de plusieurs événements

Principal responsable : l'anticyclone des Açores, qui a passé l'été à jouer au chat et à la souris avec les prévisionnistes, sans s'installer au-dessus. Sa présence garantit habituellement une pleine semaine de ciel bleu, ce qui facilite logiquement les prévisions.

Au lieu de cela, Météo France a dû composer avec de nombreux orages. C'est-à-dire le pire cauchemar du prévisionniste, totalement imprévisible : "On peut faire des progrès là-dessus", a concédé Patrick Gallois. Laurent Cabrol, quant à lui, a préféré comparer le phénomène à "un enfant turbulent : quoi que l'on fasse, on ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre".