La prison de Mulhouse épinglée

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avec Frédéric Michel , modifié à
Un rapport dénonce les conditions de vie "indignes" des prisonniers dans un bâtiment de 1865.

Dans son rapport, le contrôleur général des lieux de privation de liberté indique qu’il n’a jamais été confronté à une situation aussi dégradée, depuis le début de sa mission. Jean-Marie Delarue a dénoncé mardi les conditions de vie indigne dans lesquelles les détenus de la prison de Mulhouse sont obligés de vivre. L’édifice, d’une capacité de 280 places, compte actuellement un peu plus de 300 détenus avec parfois des pointes pouvant dépasser les 400 personnes.

Les bâtiments on été construits en 1865 et certaines cellules sont encore en terre battue. A l’intérieur, les toilettes sont si exigües qu’il est impossible de s’y asseoir correctement. "C’est sale, il y a des puanteurs épouvantables. Vous rentrez là-dedans, vous vous demandez ce que vous faites là. Quand vous avez un détenu qui est malade, qui a des coliques, avec les WC au milieu, bonjour…", raconte cet ancien détenu, sorti récemment. "Les douches, c’est pareil, champignons, moisissures. Il y avait des soucis de chaudière, bien sûr. Des fois il n’y avait pas d’eau chaude. On avait l’eau froide en plein hiver", ajoute un autre prisonnier récemment libéré.

"Des cafards, des rats…"

Le rapport insiste aussi sur les conflits incessants entre la direction de la prison de Mulhouse et son personnel. Une situation dénoncée depuis plusieurs années, notamment pas les surveillants Force ouvrière. "Le problème, c’est que les détenus observent, et en profitent pour créer des tensions, créer des problèmes", explique l’un des surveillants. "Monsieur Delarue dit que les détenus ont des conditions d’hygiène déplorables, mais les surveillants travaillent aussi dans des conditions d’hygiène déplorables, avec des cafards, des rats", déplore un autre.

D’ici 2015, une nouvelle prison doit être construite près de Mulhouse, mais le projet est dans les cartons depuis près de 30 ans, et il reste encore incertain. Malgré l’urgence.