La peur s'installe chez les avocats corses

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Frédéric Frangeul avec Jean-Baptiste Soldaïni , modifié à
L'assassinat de Me Antoine Sollacaro mardi près d'Ajaccio sème le trouble dans la profession.

La mort de Me Antoine Sollacaro, criblé de balles mardi dans une station-service à Ajaccio, suscite les craintes chez les professionnels de la justice en Corse. Symbole de cette émotion, toutes les audiences du tribunal d'Ajaccio ont été suspendues jusqu'à vendredi. Mercredi, les magistrats corses se réuniront pour respecter une minute de silence.

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"Les plus exposés sont les avocats pénalistes"

"Se pose la question, aujourd'hui légitime, de savoir si, désormais, un avocat pourra continuer à exercer sa profession sans risque d'être lui-même agressé voire assassiné", s'inquiète au micro Me Camille Romani, qui était très proche d’Antoine Sollacaro. "Les plus exposés sont évidemment les avocats pénalistes qui sont amenés à intervenir dans des dossiers extrêmement sensibles et à s'attirer des antipathies", ajoute-t-il.

Avocat pénaliste de renom, Antoine Sollacaro avait notamment été l’un des défenseurs d’Yvan Colonna jusqu’en 2011. Ancien bâtonnier du barreau d'Ajaccio, il était réputé pour être d’un caractère impulsif. "Derrière ses prises de position parfois médiatiques mais toujours courageuses, se dressait une âme d'avocat généreuse et flamboyante",  a salué mardi le Conseil national des barreaux.

La crainte que cette affaire ne créé un précédent

"Je crois que l'assassinat d'Antoine Sollacaro s'explique s'essentiellement par les prises de position plus que courageuses et par ces susceptibilités qu'il a froissées sans se douter un seul instant que ce type de comportement pourrait lui être fatal", confie Me Camille Romani à Europe 1.

Reste que, s’ils ont du mal à croire à un réglement de comptes entre avocats, les robes noires craignent par dessus-tout que l'assassinat d'Antoine Sollacaro créé "un précédent" sur l’île et donne l’dée à d’autres de le reproduire.