La "conférence citoyenne" plaide pour le suicide assisté

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Alexis Toulon , modifié à
Le panel de citoyens prône des "euthanasies d'exception" et réclame la légalisation du suicide assisté. 

La fin de vie est un sujet qui préoccupe les Français. Neuf Français sur dix se déclarent ainsi favorable à l’euthanasie selon un sondage Ifop daté de novembre. François Hollande en avait par ailleurs fait une promesse de campagne. Une conférence réunissant 18 citoyens "représentatifs" de la population a été mise sur place par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) à la demande du président pour étudier le sujet. Elle a rendu ses conclusions lundi : décryptage.

Etat des lieux. Actuellement en France, l’accompagnement de fin de vie est régi par la loi Léonetti votée en 2005. Ce texte a interdit l’euthanasie et l’acharnement thérapeutique, mais autorise les médecins à laisser, dans certains cas, l’accompagnement des malades vers leur mort. Autrement dit, laisser les malades mourir en minimisant leur souffrance, mais sans accélérer le processus.

Pas d’euthanasie... La "conférence de citoyens" s'oppose une inscription dans la loi de l'euthanasie. Toutefois, elle propose, dans des cas particuliers, des "exceptions d'euthanasie", envisageable dans "des cas particuliers ne pouvant entrer dans le cadre du suicide assisté", comme lorsque "le consentement direct du patient ne peut pas être recueilli". Afin d’éviter tout risque de dérive, "ces cas strictement encadrés seront laissés à l'appréciation collégiale d'une commission locale qu'il conviendra de mettre en place".

Le panel représentatif estime en effet que "les mesures contenues dans la loi Leonetti, les avancées en matière de soins palliatifs et l'ouverture de recourir au suicide assisté que nous préconisons dans notre avis permettent d'écarter l'euthanasie comme solution pour la fin de vie".

Mais le suicide assisté. "La possibilité de se suicider par assistance médicale comme l'aide au suicide constitue, à nos yeux, un droit légitime du patient en fin de vie ou souffrant d'une pathologie irréversible, reposant avant tout sur son consentement éclairé et sa pleine conscience",  estime le rapport. Par exemple, il peut y avoir "'l'autorisation de la sédation en phase terminale", car dans cette phase, "l'objectif de soulagement de la douleur et de la souffrance du patient doit primer sur le risque de décès pouvant survenir à l'issue d'une sédation profonde". Cette sédation doit s'inscrire dans un "échange et une écoute du patient quand cela est possible et sinon de son entourage", ont-ils ajouté.