La France va décortiquer le distilbène

La première étude épidémiologique française va mesurer les effets du Distilbène sur trois générations.
La première étude épidémiologique française va mesurer les effets du Distilbène sur trois générations.
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et Anne Legall , modifié à
La première étude épidémiologique va mesurer les effets du médicament sur trois générations.

L'étude. Pour la première fois en France, une étude épidémiologique sur les effets du distilbène va être menée. Ce médicament, prescrit entre 1948 et 1977 pour éviter les fausses couches, augmenterait les risques de cancer chez les filles dont la mère a suivi le traitement pendant sa grossesse. Les résultats seront publiés au début de l'année prochaine.

Mesurer les risques. Selon une étude américaine, le risque de cancer du sein serait ainsi doublé après l'âge de 40 ans. Mais en France, alors que 200.000 femmes ont consommé cette hormone de synthèse, aucune donnée chiffrée n'était disponible jusqu'à présent. L'étude doit donc permettre de chiffrer précisément ce risque.

Concrètement, un appel est donc lancé à ces patientes qui ont pris du distilbène, ainsi qu'à leurs filles. Elles devront répondre à un questionnaire de santé de quatre pages.

La troisième génération aussi étudiée. Au travers des réponses, les médecins espèrent également aussi mieux cerner les effets possibles du distilbène sur la troisième génération, c'est-à-dire chez les petits-enfants des femmes qui ont pris ce médicament. Les chercheurs soupçonnent en effet de possibles petites malformations du pénis chez les garçon ou des règles irrégulières chez les filles.

"Une épée de Damoclès". "On vit avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, sans savoir ce que ma fille aura. Est-ce qu'elle aura une malformation de l'utérus, est-ce qu'elle déclenchera un cancer ?", s'angoisse Aurélie, au micro d'Europe 1. Cette jeune femme, dont la mère a pris du Distilbène, souffre d'une malformation de l'utérus et s'inquiète des effets du médicament sur sa propre fille de 7 ans. "Dès son adolescence, je vais la surveiller. Ne serait-ce que pour poser un diagnostic de base et savoir si elle est atteinte au niveau de son appareil génital", poursuit-elle.