"La France ne veut pas de nos enfants"

Patricia et Jérôme veulent se battre pour que leurs jumelles soient reconnues
Patricia et Jérôme veulent se battre pour que leurs jumelles soient reconnues © MAXPPP
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avec Walid Berrissoul , modifié à
- Les jumelles de Patricia et Jérôme ne peuvent être inscrites à l’Etat civil.

Patricia a la voix fatiguée. En Ukraine depuis deux mois, elle attend avec son mari Jérôme leurs jumelles de douze semaines Kim et Vicky.

Ils attendent faute de pouvoir rentrer chez eux, faute d’obtenir des papiers français pour leurs enfants nés d’une mère porteuse. La décision prononcée mercredi par la cour de Cassation de ne pas inscrire sur les registres d’Etat civil les enfants nés de mères porteuses à l’étranger, leur enlève tout espoir.

"C’est clair. On a compris le message", déplore Patricia. "On sait que la France ne veut pas de nos bébés. On est abattu parce qu’on sait que de ce côté-là, il n’y aura aucune chance. Nos enfants n’ont aucune chance d’être Français. On a des enfants qui sont apatrides, qui n’ont aucun droit sur terre. Ca blesse. Ca fait mal de regarder ses enfants et de savoir qu’ils ne sont rien".

"La France ne veut pas de nos bébés"

Dans un coup de folie, le couple a même récemment tenté de passer la frontière en cachant leurs bébés dans un camping-car.

Aujourd’hui, Patricia et Jérôme n’ont qu’une seule idée en tête : trouver des papiers pour leurs jumelles. Des papiers de n’importe quelle nationalité, au moins pour revenir en France. Patricia l’assure, "c’est à ce moment là qu’on commencera à se battre pour que nos enfants soient reconnus".