L'Autriche aux premières loges de l’ouverture du Rideau de fer

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'Autriche, premier pays d'Europe occidentale à accueillir des milliers de réfugiés fuyant les dictatures communistes d'Europe de l'est, a vécu d'abord avec euphorie le démantèlement du "Rideau de fer" en 1989, avant de réaliser que cela la plaçait aussi face à de nouveaux défis.

L'ouverture du "Rideau de fer", entamée le 2 mai 1989 à la frontière autrichienne par les autorités hongroises, avait provoqué à partir de la fin de l'été l'afflux de dizaines de milliers de réfugiés de l'Est.

"Le démantèlement a été vécu avec joie et euphorie car il signifiait la fin d'une menace et, bien sûr, la liberté pour les peuples voisins", rappelle l'ambassadeur autrichien d'alors en Hongrie, Emil Brix. "Les Autrichiens ont tout d'abord manifesté une incroyable sollicitude pour eux, multipliant les dons, et ils les accueillaient avec des pancartes en hongrois et en tchèque pour leur souhaiter la bienvenue", se souvient Emil Brix.

Mais, "rapidement, la peur de l'inconnu a succédé à l'euphorie, avec la montée des craintes concernant la criminalité, l'arrivée de main-d'oeuvre à bas prix et une immigration économique de masse", note Emil Brix. Ainsi, dès l'hiver 1989-1990, l'Autriche réintroduit l'obligation de visa pour les ressortissants polonais, les plus nombreux à affluer.

Plus récemment, une partie de la population autrichienne a encore vu d'un mauvais oeil la "deuxième chute du Rideau de fer" qu'a constituée fin 2007 l'extension de l'Espace Schengen à plusieurs pays de l'Est. L'Autriche veut d’ailleurs repousser jusqu'en 2011 l'ouverture de son marché du travail aux ressortissants des nouveaux Etats membres de l'Est de l'Union européenne.