Karim Achoui en tournage… pour jouer son propre rôle

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et Chloé Triomphe , modifié à
L'ex-avocat d'Antonio Ferrara a tourné la bande-annonce d'une histoire inspirée de la tentative d'assassinat dont il a été victime.

Karim Achoui se prépare à son procès... en jouant son propre rôle dans un film en projet. Celui qu'on surnommait "l'avocat du milieu" a en effet tourné ces derniers jours la bande-annonce d'un film sur sa propre histoire : celle d'un avocat pénaliste, soupçonné d'être proche du milieu, et victime en 2007 d'une tentative d'assassinat. L'histoire, adaptée de son livre Un avocat à abattre, est réalisée par Bibi Nacéri, le frère de Samy Nacéri. Alors que le procès de ses assassins présumés doit s'ouvrir la semaine prochaine devant les assises de Paris, cette bande-annonce apparaît comme une opération d'auto-promotion parfaitement assumée de la part de celui qui dénonce depuis cinq ans un complot policier contre lui.

>> Europe 1 a pu assister au tournage de cette bande-annonce filmée avec peu de moyens boulevard Raspail, non loin du jardin du Luxembourg, à Paris.

"Il aurait dû être acteur". Boulevard Raspail, sur le terre-plein central entre les voitures, un homme attend. Il porte beau, costume soigné, chaussures chics, c'est l'avocat Karim Achoui. Il fixe son agresseur, un homme qui vient vers lui, sous les consignes du réalisateur. Karim Achoui semble stoïque en revivant la scène.

Car Karim Achoui est un acteur né pour Bibi Nacéri, le réalisateur, conquis par son personnage et par son histoire. "Lui, il est impressionnant, il aurait dû être acteur. Après, je pense que tous les gens qui sont issus de la France d'en bas, ils ont tellement franchi de murs et d'obstacles, qu'ils savent tout faire", commente-t-il au micro d'Europe 1.

"C'est les hasards du calendrier". Un discours bien huilé pour un film dont on ne sait pas s'il sera un jour tourné. Mais la bande-annonce, elle, sera prête comme par hasard à quelques jours du procès. Un tempo parfaitement assumé par Karim Achoui. "C'est les hasards du calendrier. C'est vrai, à la place qui est la mienne, je ne vais pas me préoccuper de ce que pourraient penser les avocats de la défense d'une pourriture qui le 22 juin a décidé de m'abattre. Donc je n'oublie pas son regard, je l'ai reconnu huit mois après, et j'ai hâte d'en découdre", confie l'avocat, aujourd'hui président de la Ligue de défense judiciaire des Musulmans (LDJM).

La vraie vie reprendra toutefois son cours dans une semaine. Cette fois, le théâtre sera bien réel : une salle d'assises, des accusés et Karim Achoui, en face de son véritable agresseur.