"Brilhac" était le pseudonyme qu'il avait choisi pendant la guerre. Jean-Louis Crémieux, dit "Crémieux-Brilhac", grande voix de la France Libre et historien de la Seconde Guerre mondiale, est décédé mercredi à l'âge de 98 ans, a annoncé mercredi le président de la République, François Hollande, dans un communiqué.
Fait prisonnier, il s'échappe pour rejoindre la résistance gaullienne. "La vie de ce grand homme a épousé le siècle", déclare le chef de l'Etat dans ce communiqué. Né le 22 janvier 1917 à Colombes, dans les Hauts-de-Seine, Jean-Louis Crémieux-Brilhac était issu d'une famille juive implantée depuis cinq siècles dans le sud de la France. "Héros de la campagne de France en 1940, il s'évade de son camp de prisonnier pour rallier Londres en 1941. Responsable de la communication de la France Libre, il fut l'un des premiers à dénoncer les chambres à gaz en 1944."
Conseiller de Pierre Mendès-France. Faisant part de son "émotion", François Hollande salue un "patriote engagé [qui] croyait au savoir". A la Libération, Jean-Louis Crémieux-Brihalc "a créé la Documentation Française pour fournir à la démocratie les informations et les analyses dont elle a besoin". Ensuite conseiller auprès de Pierre Mendès-France, de 1982 à 1986, "il a joué un rôle décisif dans la modernisation de la science française", indique le communiqué.
Acteur de l'Histoire, avant de la raconter et de la transmettre. "Sa carrière administrative achevée, il était devenu l'historien de référence de la France Libre, après en avoir été l'un des acteurs. Ses travaux sur 'les Français de l'an 40' font autorité. Dans le tumulte de l'Histoire, il a vécu une vie exemplaire d'engagement et de devoir, que la République avait reconnue en lui conférant sa plus haute distinction, la Grand'Croix de la Légion d'Honneur en 2014", ajoute le président de la République. Auteur de nombreux ouvrages historiques, l'homme a également reçu le Grand prix Gobert de l'Académie française, en 2010, pour récompenser l'ensemble de son œuvre.