Jean-Jacques dit non à une école Goldman

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Assiya Hamza , modifié à
Le village de Trémuson voulait baptiser une école "Alter Goldman" du nom de son père, ancien résistant.

Jean-Jacques Goldman aime la discrétion. A tel point que le chanteur à succès des années 80 a refusé qu'une école de Trémuson, dans les Côtes d'Armor, porte le nom de son père, Alter Goldman, raconte Ouest France.

Au début des années 20, dans cette petite commune située non loin de Saint-Brieuc, les mines de plomb argentifères sont en plein boom. Pour pouvoir exploiter cette richesse, Trémuson fait appel à de la main d'oeuvre originaire de l'Europe de l'est. Parmi les milliers de mineurs qui viennent tenter leur chance en France, un certain Alter Goldman, juif Polonais. Le père de Jean-Jacques y travaillera six mois. Durant la Seconde guerre mondiale, il rejoint le front. Cité pour sa bravoure et décoré de la croix de guerre, l'émigré polonais a été un éminent membre de la résistance juive. 

"Il est aussi le père de Pierre…"

Afin de rendre hommage à cet homme, mort en 1988 après avoir reçu la Légion d'honneur pour son rôle de résistant, les autorités locales décident de donner le nom d'Alter Goldman à une école publique. Mais lorsque la commune décide d'en alerter Jean-Jacques Goldman, la réponse est sans appel. "Très touché par la demande de la commune", Jean-Jacques Goldman explique dans sa lettre au maire de la petite commune qu'il juge " que ce n’est pas souhaitable : mon père n’est resté que six mois à Trémuson. Il est aussi le père de Pierre… ", précise le quotidien régional.

Pierre Goldman, demi-frère de l'artiste à succès, est lui aussi connu du grand public mais dans la rubrique faits-divers, cette fois. Militant d’extrême gauche, soupçonné d'être l'auteur de plusieurs braquages sanglants, Pierre Goldman est assassiné à bout portant en 1979, à Paris. Le crime est revendiqué par un groupuscule d’extrême droite inconnu.

La peur de la stigmatisation

"J'ai peur que ces arguments ne se retournent contre ce que vous voulez montrer, qu'ils ne soient utilisés par ceux que vous voulez combattre, qui assimilent immigration et délinquance", se justifie Jean-Jacques Goldman dans sa lettre à la mairie.