Ils défendent le droit à l'avortement

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avec AFP , modifié à
Des associations ont organisé une mobilisation nationale samedi. Ils étaient 5.000 à défiler à Paris.

"Droit à l'avortement, non au démantèlement de l'hôpital public". C'est derrière cette inscription qu'ont défilé 5.000 personnes sous la pluie à Paris pour défendre le droit à l'avortement et les services de l'hôpital public. Une mobilisation nationale était organisée partout en France samedi.

De moins en moins d'établissements

"La défense de l'hôpital public va de pair avec celle de l'IVG, car chaque fois qu'on ferme une maternité, c'est aussi souvent la fermeture d'un lieu où on pratiquait l'IVG", a expliqué François Nay, vice-présidente du comité national de défense des hôpitaux et des maternités de proximité, créé en 2004. "De plus de 1.200 maternités au début des années 80, nous sommes passés à moins de 600 aujourd'hui", a précisé ce médecin hospitalier qui parle de "pseudo-droit à l'avortement" compte tenu des difficultés rencontrées par un certain nombre de femmes souhaitant y recourir.

Entre 2000 et 2006, le nombre d'établissements pratiquant des IVG est passé de 729 à 639, selon un rapport de 2010 de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Et ce, alors que quelque 200.000 IVG sont pratiquées chaque année, chiffre stable depuis plusieurs années. Le manque d'attractivité financière a conduit nombre d'établissements privés à arrêter cette pratique, tandis que dans le public, l'heure est au regroupement dans de plus grandes structures, le tout provoquant un allongement des délais de prise en charge.

"Les femmes qui veulent une IVG ont parfois tellement de temps à attendre que les délais (légaux de 12 semaines) sont dépassés, ensuite on sait que c'est une question d'argent pour aller à l'étranger", déplore, Estelle Havard, DRH au conseil général du Val-de-Marne. "C'est un vrai recul pour la société", considère-t-elle.

Echauffourées à Paris

A Paris, le cortège a rejoint la manifestation contre la réforme des retraites. En marge du défilé, une brève échauffourée a opposé des manifestants à une quinzaine de jeunes gens venus au devant du cortège en scandant des slogans anti-avortement, provoquant l'intervention des forces de police.

Bachelot va tenir sa promesse

Pour tenter de désamorcer la mobilisation, le ministère de la Santé a annoncé vendredi soir que les forfaits IVG versés par la Sécurité sociale aux établissements pratiquant des avortements devraient être augmentés de 50% d'ici la fin de l'année. Roselyne Bachelot en avait fait la promesse en mars dernier.