Ilan Halimi, un calvaire de 24 jours

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Avant d’être retrouvé à l’agonie le 13 février 2006, puis de mourir dans l’ambulance qui l’emmenait à l’hôpital, Ilan Halimi a été séquestré 24 jours à Bagneux (Hauts-de-Seine), où sa captivité fut un calvaire.

20 janvier 2006. Ilan Halimi a rendez-vous avec Emma, 17 ans, qui l’a abordé trois jours plus tôt dans le magasin de téléphonie du boulevard Voltaire à Paris. Emma est en fait un "appât" payé par Youssouf Fofana, qui a conçu l’enlèvement d’Ilan. La jeune fille l’entraîne dans le sous-sol d'un immeuble de Sceaux (Hauts-de-Seine) où il est frappé par des complices, neutralisé à l’éther, puis embarqué dans le coffre d'une voiture volée jusqu'à un appartement vide d'une cité de Bagneux (Hauts-de-Seine). C’est le gardien de l’immeuble qui a fourni les clefs, contre 1.500 euros.

21 janvier. Depuis un cybercafé, Youssouf Fofana envoie une photo d'Ilan, menacé d'un pistolet, à sa famille. Il veut 450.000 euros pour le lundi 23 janvier.

22 janvier. Youssouf Fofana part pour la Côte d'Ivoire, laissant l'otage à des complices. Les jours passent, les échanges téléphoniques avec la famille d'Ilan se multiplient, le montant de la rançon ne cesse de changer.

28 janvier. Yousouf Fofana rentre en France et avertit un rabbin "qu'un juif a été kidnappé". Il le guide jusqu'à une boîte à lettre parisienne, où l'homme découvre une cassette audio sur laquelle il entend l'otage "en sanglot, à bout de force, parlant des sévices subis".

Nuit du 29 au 30 janvier. Youssouf Fofana et ses complices doivent quitter l’appartement. Ilan est transporté jusqu'à un local technique dans les caves d'un immeuble voisin. La situation s'enlise. Ilan s'affaiblit, dénudé, toujours ligoté, à peine nourri, le visage entouré de scotch comme une momie.

31 janvier. Un cousin d'Ilan est dirigé jusqu'à un pressing où il trouve une cassette vidéo de l'otage, suppliant qu'on paye la rançon.

6 février. Depuis la Côté d’Ivoire, Youssouf Fofana organise une remise de rançon Place Clichy, par le père d'Ilan. Mais, n’ayant pas trouvé de détecteur de faux billets à Paris, il demande que l'opération se fasse à Bruxelles. Le père d'Ilan refuse.

12 février. Youssouf Fofana rentre à Paris. Ses complices en ont assez. Il leur assure qu'il va laisser partir Ilan. Pour effacer les indices, Ilan est lavé, ses cheveux sont rasés.

13 février. A 5 heures du matin, Ilan Halimi est placé dans le coffre d’une voiture. Trois heures et demie plus tard, Ilan est repéré à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), le long d'une voie de chemin de fer. Nu, menotté et bâillonné, le corps recouvert de brûlures, en état de choc et incapable de parler. Les médecins recensent quatre plaies au cou, dont une à la veine jugulaire, et une à la hanche, faites par un "instrument tranchant et piquant". Il meurt en route vers l'hôpital.