Il risque d'être licencié pour avoir pris 6 melons

Un employé de Monoprix, à Marseille, risque d'être licencié pour avoir pris dans la benne à ordures six melons et deux salades qui allaient être jetés.
Un employé de Monoprix, à Marseille, risque d'être licencié pour avoir pris dans la benne à ordures six melons et deux salades qui allaient être jetés. © MAX PPP
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Un employé de Monoprix a été mis à pied pour avoir emporté des légumes destinés à être jetés.

Il a pris six melons et deux salades, avant que les produits n'aillent à la poubelle. Kader a été mis à pied à titre conservatoire lundi par la direction de Monoprix à Marseille, révèle La Provence jeudi. L’homme de 59 ans et réassortisseur - il place les produits dans les rayons - dans la grande surface depuis huit ans est ainsi sous la menace d’un licenciement, "sans indemnité et à deux ans de la retraite", précise le journal.

Contraire au règlement intérieur

Décrit pas ses collègues comme un employé sans histoire, Kader a ainsi eu le tort d’emporter chez lui six melons et deux salades qui avaient été placés dans la benne à ordures du magasin, en vue d’être jetés. Ces produits périmés, il les a trouvés "en bon état", a-t-il expliqué à La Provence. "J’ai décidé de les rapporter pour la maison. C’était juste pour les manger", a-t-il précisé.

Problème : le règlement intérieur, que tout employé doit lire au moment de son embauche, stipule qu’il est interdit de se servir directement dans les bennes, comme le rappelle le journal. Pour sa défense, le quinquagénaire, payé 1.100 euros par mois, a assuré ne pas connaître cette règle. "Je n’ai pas volé. Jamais. J'ai pris dans la poubelle", a-t-il répété au micro d'Europe 1.

"J'ai perdu un emploi sans raison" :

"C’est une honte"

Ses collègues, accompagnés de la CGT, se sont réunis mercredi matin devant le magasin pour protester contre cette décision de la direction de Monoprix. Et ce, alors que Kader avait un entretien préalable à un licenciement.

"Engager une procédure de licenciement contre une personne qui est à peu de temps de la retraite, qui sera dans l’impossibilité de retrouver un travail et qui est père de six enfants, c’est une honte", a déploré au micro d’Europe 1 Avelino Carvalho, responsable CGT Commerce de Marseille. "On ne peut pas comprendre un geste pareil de la direction", a-t-il ajouté.

Les internautes en colère contre Monoprix

Avelino Carvalho estime que le fait qu’il se serve directement dans la benne à ordures du magasin n’est sûrement pas "la seule raison" de sa mise à pied. Le syndicaliste a fait allusion à une grève des caissières en 2010 à laquelle Kader avait notamment participé. D’après la déléguée du personnel, la direction doit donner sa décision sous deux jours. "Mais ça s’annonce mal", a assuré la collègue de Kader à La Provence.

Mais l'affaire pourrait ne pas s'en arrêter là. Sur la page Facebook de l'enseigne, de nombreux internautes ont fait part jeudi de leur indignation, réclamant la réintégration de Kader ou appelant au boycott de Monoprix.