INFO E1 - Les Samsonite en guerre aux Etats-Unis

Les anciens salariés de l’usine Samsonite à Hénin-Beaumont ont porté plainte aux Etats-Unis, après la faillite de l’entreprise.
Les anciens salariés de l’usine Samsonite à Hénin-Beaumont ont porté plainte aux Etats-Unis, après la faillite de l’entreprise. © MAXPPP
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avec Fabienne Le Moal , modifié à
Les ex-salariés d'Hénin-Beaumont attaquent un fonds d’investissement américain.

Le combat continue pour les anciens salariés de l'usine Samsonite d'Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais. Après avoir gagné à deux reprises devant la justice en France, ils s’attaquent à un fonds d’investissement américain. Ils viennent de porter plainte devant le tribunal de Boston pour dénoncer la liquidation de leur entreprise, selon une information révélée par Europe 1.

Ils avaient promis de les sauver

Les 200 salariés accusent ce fonds d'investissement d’être le premier responsable de la déroute de leur usine. Ancien propriétaire du groupe Samsonite, ce fonds a cédé l’entreprise à des repreneurs sous prétexte qu'elle n'était pas rentable. Cette action devait permettre d’"assainir" le groupe Samsonite. Finalement, le fonds a réalisé une belle opération financière.

Problème : les repreneurs avaient promis de sauver l’entreprise en construisant des panneaux solaires à la place des célèbres valises. Mais au final ces patrons ont surtout pillé la trésorerie et provoqué la faillite de l'entreprise. Et 18 mois après sa reprise, l'usine a été fermée.

Renée Ponthieu, ancienne déléguée du personnel, confie que cette fermeture a provoqué "pas mal de dégâts". "On était quand même 200 salariés, il y a une quarantaine qui ont eu une CDI, autrement c'est des intérims, du chômage, du RSA et puis il faut voir que nous avons des personnes qui se trouvent à la rue", a-t-elle déploré au micro d'Europe 1.

"Il faut aller jusqu’au bout"

Les Etats-Unis, c’est donc la prochaine étape pour les salariés. Pour Renée Ponthieu, "il faut aller jusqu’au bout. On veut continuer ce combat-là, c’est notre fierté". Car en France, le Conseil des Prud’hommes leur a déjà versé six millions d’euros d’indemnités. Mieux encore, les repreneurs frauduleux ont été condamnés.

A l'instar de Renée Ponthieu, une dizaine d’anciens salariés commencent déjà à mettre de l’argent de côté pour partir aux Etats-Unis.