Handicapé agressé : comment expliquer cette violence ?

Gilles Marie Valet, pédopsychiatre
Gilles Marie Valet, pédopsychiatre © DR
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Elodie HUCHARD
VOTRE CHOIX D’ACTU DU 5 FEVRIER – Deux mineurs ont posté une vidéo sur Internet où ils agressent un handicapé mental.

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>>> Mercredi 5 février, vous avez été 84% à faire "Votre choix d’actu"  sur le faits divers qui fait polémique après la diffusion sur le net d’une vidéo où deux adolescents de 13 et 15 ans agressent un jeune handicapé mental. Gilles Marie Valet, pédopsychiatre, revenait dans Europe midi – Votre journal sur l’attitude de ces mineurs.

Handicapé agressé : comment expliquer cette...par Europe1fr

Un manque d’empathie. Selon Gilles Marie Valet, ce qui est inquiétant c’est "le manque de recul et cette empathie que logiquement chaque individu va développer". En effet, selon lui, les adolescents ne seraient pas capables de se rendre compte de la gravité de leurs actes. Ils ont d’ailleurs déclaré à la police avoir fait cela "par jeu". Le défaut d’empathie fait qu’ils ne seraient pas capables d’imaginer "que l’autre peut souffrir" selon le pédopsychiatre. L’agressivité dont ils font preuve révèlerait un manque d’éducation. "Qu’est ce qui a manqué pour qu’ils ne sachent pas gérer leurs pulsions ?" s’interroge Gilles Marie Valet. De même, ce manque d’éducation les empêcherait de faire la distinction entre le bien et le mal.

Le "danger de l’autre". Gilles Marie Valet remarque que la personnalité de la victime n’est pas anodine. En choisissant de s’attaquer à lui, les agresseurs "essaient de se protéger du danger de l’autre" selon lui. "Ces enfants et probablement leurs parents sont confrontés à leurs propres angoisses", souligne le pédopsychiatre. Les parents auraient, selon lui, "oublier de transmettre à l’enfant ce qui permet d’être rassuré face à la différence de l’autre". Il remarque par ailleurs que "la société actuelle crée de la violence". Il prend l’exemple des jeux vidéos, qui, bien que "non responsables" de cette violence, "la soutiennent".

La recherche de l’attention. En publiant la vidéo de l’agression, les mineurs "cherchent une attention" selon Gilles Marie Valet. Ils trouvent également un moyen de "se valoriser en montrant qu’ils sont plus forts que les plus faibles" affirme-t-il.

Quelles solutions ? Pour le pédopsychiatre, la prison n’est pas la solution, puisqu’elle ne permettra à ces jeunes d’acquérir les repères et enseignements manquants. En revanche, il suggère la mise en place de Travaux d’Intérêt Généraux.