Fuites : Péchenard assume la recherche de la source

Le directeur général de la police a confirmé avoir demandé l'identification de la source d'un journaliste.
Le directeur général de la police a confirmé avoir demandé l'identification de la source d'un journaliste. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
En revanche, le patron de la police ne se prononce pas sur l'examen des factures d'un journaliste.

C’est bien lui qui a fait la demande. Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale, a confirmé vendredi avoir réclamé l’identification de la source d’un journaliste du Monde qui enquêtait sur l’affaire Woerth-Bettencourt, Gérard Davet, auteur du livre Sarko m’a tuer, a vu ses factures téléphoniques examinées par la Direction centrale du renseignement intérieur, la DCRI.

"Oui, j’ai demandé à la DCRI d'identifier le haut fonctionnaire qui, soumis au secret professionnel et ayant un accès direct à des documents sensibles, divulguait des informations confidentielles", a-t-il expliqué sur France Info. Pour lui, ces faits sont "graves". "Il s’agit d’une infraction pénale", a-t-il ajouté.

Légion d’honneur reportée

Interrogé sur la légalité de l'examen de factures téléphoniques du journaliste par la DCRI, il a préféré "réserver [ses] déclarations à la justice", qui ne l’a pas encore convoqué. Même réponse sur la question de savoir s’il démissionnerait en cas de mise en examen. "Nous verrons, laissons faire le cours de la justice", a-t-il botté en touche.

Frédéric Péchenard devait recevoir la Légion d’honneur mercredi, une remise de médaille qui a été reportée, selon Le Monde.

"Des repérages"

Claude Guéant a affirmé vendredi dernier qu’aucune sanction n’était envisagée à l’encontre de Frédéric Péchenard et de son homologue aux renseignements intérieurs, Bernard Squarcini. Et s’il a confirmé l’existence d’une enquête, il a nié que le journaliste soit visé. Le ministre de l’Intérieur a admis "des repérages de communications téléphoniques, ce qui est tout à fait différent d’une écoute".

D’après Le Monde, la juge Sylvie Zimmerman détient la preuve que la DCRI a bien fait une recherche des facturations détaillées d’appels téléphoniques passés par le journaliste en juillet 2010.