Fraude au bac : "il faisait bien son travail"

Au rectorat d'Aix-Marseille, le travail du père arrêté était reconnu.
Au rectorat d'Aix-Marseille, le travail du père arrêté était reconnu. © Capture Google Street View
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avec Nathalie Chevance, correspondante d'Europe 1 à Marseille , modifié à
TEMOIGNAGE E1 - Au rectorat d'Aix-Marseille, le travail du père arrêté était reconnu.

C'est la dernière clé qui manque aux enquêteurs pour comprendre comment un sujet du bac S a pu se retrouver sur Internet à la veille de l'épreuve. Après avoir interpellé un homme qui travaille dans une société de maintenance d'appareils de reprographie, la police cherche à savoir comment il aurait pu faire sortir un énoncé de mathématiques du circuit très sécurisé des sujets du bac. Au rectorat d'Aix-Marseille, où Dominique intervenait sur des appareils, on loue pourtant son travail.

Le suspect dans les locaux du rectorat avant le bac

Véronique Galzy, la chef de la division logistique, se souvient d'une intervention du père de famille suspecté dans les locaux du rectorat quelques semaines avant le baccalauréat. L'homme était un spécialiste des assembleuses, des machines qui ne servent pas à imprimer les sujets mais à les relier, a-t-elle précisé à Europe 1.

"La pièce [où sont imprimés les sujets du bac] est très sécurisée. Seules quelques personnes du rectorat y ont accès", explique Véronique Galzy sur Europe 1. " Quand un agent d'une société extérieure qui doit faire la maintenance se présente, il est attendu parce que nous l'avons appelé. Donc un des techniciens de la reprographie l'attend, lui ouvre la porte et durant le temps de travail, quelqu'un reste avec lui", précise l'employée du rectorat.

"Je ne me dis pas qu'il va peut-être nous chiper un sujet" :

"Aucune méfiance particulière"

Le père de famille, soupçonné d'avoir subtilisé un énoncé, intervenait depuis plus de dix ans au rectorat. "C'est quelqu'un que l'on connaît et pour lequel je n'avais aucune méfiance particulière", reconnaît Véronique Galzy. Mais une "relation de confiance ne veut pas dire qu'on le laisse seul à la reprographie. Il est toujours accompagné d'un technicien", tempère-t-elle. Au rectorat d'ailleurs, personne n'a signalé la disparition d'une des 45.000 feuilles imprimées pour l'examen.

L'homme de 52 ans, arrêté lundi soir dans le Gard et placé en garde à vue, clame depuis son innocence. Il a assuré en exclusivité sur Europe 1 ne pas savoir pourquoi on l'accusait. "Je risque de perdre mon emploi, même si je n’ai rien fait, même si je suis innocent", a-t-il dit.