Fin de garde à vue pour Albin Chalandon

Le ministère de la Justice, place Vendôme
Le ministère de la Justice, place Vendôme © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
L'ancien garde des Sceaux, âgé de 90 ans, a été entendu dans l'affaire Visionex.

La garde à vue à Paris d'Albin Chalandon, 90 ans, a pris fin mercredi soir. L'ex-garde des Sceaux a ainsi été entendu pendant plusieurs heures dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Visionex, société soupçonnée de fabriquer des bornes internet permettant des paris clandestins.

L'ancien ministre de la Justice était placé en garde à vue "à son domicile", en raison de son âge. Il n'a pas été mis en examen à l'issue de cette procédure, à la différence de son fils Fabien, ancien conseiller technique de Visionex, poursuivi pour infraction à la législation sur les jeux de hasard et placé en détention provisoire en juillet dernier.

Une infraction à la législation sur les jeux de hasard

La société Visionex fait l'objet d'une enquête pour infraction à la législation sur les jeux de hasard : elle aurait proposé aux cafetiers des bornes internet qui sont soupçonnées d'être en fait des machines à sous. Albin Chalandon est considéré comme le "mentor" de Rachida Dati, l'ancienne ministre de la Justice. Or selon le Canard Enchaîné en octobre dernier, Rachida Dati aurait demandé en 2008 que soient "clôturées les investigations" du juge d'instruction dans cette affaire, ce qu'avait démenti l'intéressée.

Selon le Canard, l'ex-ministre de la Justice avait écrit en marge d'une lettre de sa collègue Michèle Alliot-Marie concernant Visionex : "Merci de clôturer les investigations dans le cadre de la commission rogatoire, car la bonne foi a été prouvée". Ce document avait été saisi par les policiers de la Brigade de répression du banditisme (BRB) lors de la perquisition du domicile de David Sénat, l'ancien conseiller de MAM mis en examen dans cette affaire.

Gaulliste, résistant, plusieurs fois député, Albin Chalandon a été PDG d'Elf-Aquitaine. Il avait été nommé garde des Sceaux en mars 1986 dans le gouvernement de cohabitation de Jacques Chirac, avant de devenir un symbole de la politique sécuritaire de l'époque.