Fichier Stic : du sursis pour un ex-policier

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avec AFP

Une peine de quatre à six mois de prison avec sursis et une amende de 1.000 euros ont été requises mardi à Paris contre un ex-policier qui avait divulgué en 2008 dans la presse les fiches de Johnny Hallyday et Jamel Debbouze. Très critique vis-à-vis des abus et dysfonctionnements du fichier Stic (Système de traitement des infractions constatées), l'ancien commandant Philippe Pichon, en poste en Seine-et-Marne, assume avoir transmis à un journaliste les fiches du chanteur et de l'humoriste, publiées par le site Bakchich dans un article intitulé "Tous fichés, même les potes de Nicolas Sarkozy". Après avoir vainement alerté sa hiérarchie et même le parquet de Meaux, dénonçant notamment l'utilisation politique qui pouvait être faite localement de ce fichier, il avait estimé que "la coupe était pleine", a-t-il expliqué à la barre du tribunal correctionnel de Paris.

Cependant, le policier mis à la retraite d'office, âgé de 43 ans, n'imaginait "pas un instant" que cette affaire le conduirait à passer 48 heures en garde à vue et à être poursuivi pénalement. "Compte tenu des conséquences dramatiques, personnelles" de cette affaire, "je ne referais certainement pas ça", a-t-il expliqué. "On voudrait que ce soit le procès du Stic", ou de la "hiérarchie policière de M. Pichon", a relevé le procureur Annabelle Philippe, soulignant qu'une soixantaine de consultations "en dehors de tout cadre professionnel" lui étaient reprochées. Des consultations à titre personnel - reconnues par le prévenu comme "totalement déplacées" - amical, ou militant, a recensé la magistrate, en relevant la "contradiction" dans laquelle se trouve selon elle M. Pichon, qui a plus souvent consulté le fichier "dans un objectif privé" que dans "l'intérêt général". Pour faire entendre sa voix, a-t-elle suggéré, il aurait mieux fait de passer par un "circuit légal, pour diffuser et publier la même information", en sollicitant