Enquête sur le rôle du Taser

La mort d'un sans-papier est-elle liée à l'usage du Taser ? Une enquête a été ouverte pour mettre fin aux incertitudes qui entourent ce décès.
La mort d'un sans-papier est-elle liée à l'usage du Taser ? Une enquête a été ouverte pour mettre fin aux incertitudes qui entourent ce décès. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Une enquête a été ouverte après le décès d’un homme neutralisé par le pistolet électrique.

Le pistolet à impulsions électriques Taser est-il responsable de la mort, fin novembre, d'un Malien sans papiers à Colombes, dans les Hauts-de-Seine ? Pour "déterminer avec certitude" les causes du décès, le parquet de Nanterre a confié lundi les investigations à un juge d'instruction. Une information judiciaire contre X a été ouverte pour homicide involontaire. Elle vise "à déterminer avec certitude les circonstances du décès" de cet homme.

Ce Malien de 38 ans sans papiers était décédé peu de temps après avoir été aspergé de gaz lacrymogène et avoir reçu deux décharges du pistolet Taser lors de son interpellation à Colombes. La police avait fait usage du pistolet alors qu'il tentait de s'enfuir dans les étages de l'immeuble avant de blesser avec un marteau quatre des huit policiers qui le poursuivaient.

Incertitudes sur l’origine du dècès

Le parquet de Nanterre s'était montré très prudent en annonçant début décembre les conclusions provisoires de l'autopsie, affirmant que pour l'heure "aucune cause certaine, unique et absolue du décès" n'avait été identifiée.

Selon les premiers examens, l'homme était mort "d'une asphyxie aiguë et massive par inhalation de gaz puisque du sang a été retrouvé dans ses poumons" et l'état de son coeur "dur et contracté" pouvait être en lien avec l'utilisation du Taser.

Soupçon autour du Taser

Ce décès avait relancé les interrogations autour de cette arme controversée, qui envoie une onde électrique de 2 milliampères pour 50.000 volts bloquant le système nerveux et tétanisant la personne visée durant quelques secondes.

C'est la première fois en France qu'une utilisation du Taser semble coïncider avec un décès. L'Inspection générale des services, la "police des polices", avait été saisie par le parquet de Nanterre.

Antoine di Zazzo, le patron de SMP Technologies, la société qui importe le Taser en France, a dit lundiqu'il "avait écrit au procureur il y a une semaine pour lui demander d'avoir accès au dossier et qu'il s'était étonné que la porte-parole du parquet ait pu dire que le 'coeur dur' de la victime puisse avoir pour origine le Taser".