Enquête sur l'amiante chez le réparateur d’ascenseurs Otis

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Damien Brunon avec AFP , modifié à

Trois juges d'instruction parisiens sont saisis depuis mai d'une enquête sur l'exposition à l'amiante des salariés d'Otis, dont des dizaines ont contracté des maladies lors d'interventions de maintenance des ascenseurs, a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier.

Le Parquet de Paris a ouvert le 31 mai une information judiciaire pour homicides et blessures involontaires dans le cadre du travail et mise en danger de la vie d'autrui.

C'est en 2008 que les syndicats (CGT-CFDT-FO-CFTC-CFE-CGC) d'Otis avaient porté plainte contre X à Nanterre, estimant que le groupe ne prenait pas les mesures suffisantes pour protéger ses salariés intervenant sur les ascenseurs. Une enquête préliminaire ouverte à Nanterre avait été transférée à Paris. Ce sont désormais les juges spécialisés du pôle santé publique qui sont saisis.

Victime de l'amiante dans les bâtiments. Contactée par l'AFP, la direction d'Otis n'a pas souhaité faire de commentaire sur l'information judiciaire en cours. Les fibres d'amiante ont été très largement utilisées, notamment dans le bâtiment, du fait de leur exceptionnelle qualité de résistance à la chaleur et au feu, leur inertie chimique, leur résistance mécanique et leur imputrescibilité.

Cette substance hautement cancérogène est interdite en France depuis 1997, 80 ans après les premières réglementations sur les poussières d'amiante. Dans les ascenseurs, l'amiante servait à l'isolation des portes palières et était utilisé dans les freins, certains éléments électriques, les machineries. Avec le risque pour les ouvriers manipulant ces éléments lors d'interventions de maintenance d'inhaler des poussières cancérogènes.